La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Le vent dit-elle ne sert qu’à ébouriffer le genêt
à donner la chair de poule au renard
avec lui il faut consentir comme avec le diable
Vue de son toit
la ville avec ses maisons ressemble à du linge sur une corde
Elle n’eut pas d’enfants pour ne pas engendrer de morts
point d’arbre pour ne s’encombrer de son ombre
ni de morts
L’argile qu’elle pétrissait donnait un pain friable apprécié des serpents
Elle n’eut pas de chemin non plus
son ruisseau s’était tailladé les veines de chagrins entassés
Et la Grande Ourse n’était pas praticable au mois d’août
Dans sa bassine de cuivre ses confitures bouillaient avec les étoiles
In Elle dit, © Balland, 1999
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Contribution de PPierre Kobel
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