La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Danser dans l’univers (extrait)
Il m’arrive de ne plus entendre le vent
l’œil fatigué par les néons
l’ouïe ne répond plus à la fréquence des vagues
c’est le désert qui a raison
les dunes crient en s’écroulant
Qu’est-ce que le spectre d’une lumière blafarde
devant l’argile de ta vie ?
Le potier connaît cela devant son tour
dans la tente au désert
Mon cœur est un galet pétri de houles
dans tes mains de sculpteur
Tu lui donnes la forme qui te convient
pensée dès les origines avant sa matérialité
sa forme finale par quels embruns il doit être érodé
C’est la condition qu’en lui le minerai brille
rien ne peut suppléer ta main ni l’arrêter
folie de penser que je choisis
les inclinaisons de mon cœur
L’océan ignore cela sauf peut-être ailleurs en Patagonie
au-delà des cercles
Le vent fait sa loi dans nos entrailles en la nuit
tu montes dans la barque si le vent te quitte
tu ne verras pas le rivage
chante pour l’appeler dans les langues que tu ne connais pas
In Du ciel, © Le Capital des Mots, 2021
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Contribution de PPierre Kobel
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