La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Madrigal
Fendre de ses mains brunes les ondes veloutées de la forêt
laver par les ouïes l’œil pâle du ciel
l’eau du jour l’eau de la nuit les visages des soleils et des lunes
dans les paumes le blanc silence, dôme des plats miroirs des eaux,
c’est la fin de l’été.
Et alors je suis sien
Le cygne veuf, l’eau dormante douce et noire qui n’appartiennent qu’à moi
et le morceau de ciel qui en strie étroite plonge le ciel blanc dans le disque du lac.
Les éléments fondus ensemble, moi comme lien,
je suis près de lui
Il est l’automne des eaux et le flux blême de nuages au fond des vagues,
soleil automnal imbibé et tenace
qui s’agenouille dans le rouge écumant du soir statue du désert,
énorme, se craquelant ;
et dont les regards immenses sans couleur tombent d’une montagne de pluie
et font descendre sur la plaine le ciel.
In Sarmatie, © L’atelier du grand tétras, 2015
traduit du finnois par Yves Avril
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Contribution de PPierre Kobel
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