La poésie ne conclut jamais rien. Non par indécision, mais parce qu’elle est anticipation très souvent et projection vers l’avenir. Si elle dit les drames du monde et de nos existences, c’est pour les dépasser et participer des reconstructions nécessaires.
Les rues de Sète nous conduisent au cimetière marin, calme jardin écrasé de soleil. La mort s’y fait légère en se confondant avec l’horizon aquatique qui frôle l’infini.
Je pense à la semaine écoulée, aux dits de la poésie, aux rencontres amicales, aux moments magiques, aux livres feuilletés, achetés.
Temps trop court et promesse de renouvellement.
Amina Saïd (Tunisie)
sous la lune immense…
sous la lune immense
qui monte de la terre
Isis essuie ses larmes et va
en quête du troisième fragment
solitaire dans les jardins du ciel
elle va éternelle amoureuse
dans un néant d’étoiles
en quête du cinquième fragment
elle va celle qui pleure
dans la douleur du monde
quiconque soulevant le mystère
de son voile de s’être vu soi-même
serait frappé de folie
création de la terre du ciel des eaux
elle va Isis aux mille noms
dans une barque d’écume errant
en quête du neuvième fragment
en quête du douzième fragment
sans trêve ni sommeil elle va
dans le feu et la cendre
et à chaque aube renaît avec le soleil
il est des lieux où la mort rêve
où la mort rêve à la vie
In Voix Vives de Méditerranée en Méditerranée – Anthologie Sète 2021, © Bruno Doucey, 2021
Contribution de PPierre Kobel
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