La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Si légers sont les matins d’été
Qu’il y a dans l’air
comme une frénésie végétale
des frissons de feuilles de fleurs
et dans nos gestes une agitation d’ailes
Mais soudain l’air a la fièvre
Des brasiers brûlent en plein ciel
L’ombre même est en feu
Champs moissonnés
Désormais
Allongés nus inconsolés
couverts d’un manteau de silence
L’herbe des chemins
Herbe à peine
Herbe de si longue résistance
Brûlée vive sur le bûcher de l’été
Ah que coule sur nous
l’ivresse des fontaines
Ah que s’approchent
comme un mirage
les frais sous-bois
leurs rideaux de feuilles
leurs rideaux de silence
Ah les prairies bleues de la mer
In Mieux habiter la terre, © Encres vives 473e
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Contribution de PPierre Kobel
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