La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Tu es loin. J’écoute ce matin la voix de ton corps. Ce que pense ton corps. Et j’écoute sa forme qui éveille ma main. Ta voix nue déhanchée à hauteur de ma bouche. Je bois maintenant tes courbes fabriquées de mémoire. Dimanche : certains prient le rien d’être plus en posant dessus un kaléidoscope de couleurs pour égayer son ciel. Le mécanisme cliquette dans le transformateur ronflant près de l’autel. J’entends aussi l’enterrement d’un homme accompagné de ces perles jeunes et bleues. Heureusement, le soleil en accentue les effets ! Alors que des corneilles percent les hauts murs de cette mystérieuse élévation burlesque. Dimanche : des moineaux déjà bien gris se baignent à sec dans la poussière. Dimanche : un carabe aux reflets d’or déambule près d’une gomme desséchée devant la porte bleue d’une école. Dimanche : le buisson tiède. La pierre. La bouche close.
In Au dire des pas, © le dé bleu, 2004
Internet
-
Wikipédia | Joël Bastard
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires