La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Élise Turcotte
Ville du chaud et du froid
Je parcours l’allée de la mort, le silence est puissant
Comme celui d’une main coupée gisant dans une décharge.
On t’a dit qu’aime était difficile, tu as marché contre le vent
Et planté ton cœur dans un abri.
Le cinéaste a filmé des pans entiers de vies et la mort a reculé
D’un pas dans l’oubli.
Un seul pas.
E tout a recommencé, les chiens sont morts gelés.
Leurs yeux pareils à des larmes de brouillard.
De petits feux se sont allumés.
Pas d’ombre, pas de passage,
Pas de chagrin à emporter.
J’ose me distraire au pied de la pyramide rose,
Souffler dans un instrument à la forme de Dieu aztèque,
Imiter l’amour enlacé dans le froid.
Ce soir, l’attente va s’agripper à toi,
Et tu finiras par jeter de vieux cailloux
Dans l’enceinte du temps.
In Poésies de langue française © Seghers, 2008
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Contribution de PPierre Kobel
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