La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Le fleuve
Changé en souvenirs mon fleuve Parnayba
ne coule plus entre les berges.
Simple filet dans la mémoire, fleuve tari,
dans la joie d’innombrables matins, fleuve-biffure fleuve-tatouage
dans la dérive d’un jour perpétuel.
Mon fleuve trouble qui se dépose,
leurre clair sans renouveau,
descendant au gré du jamais-plus
les lointaines enfances inondées de soleil.
Mon large fleuve d’eau douce croupie
gisant entre les bancs de sable et les roseaux,
et pour d’autres enfants qui se consument
au soleil de son cours
qu’un delta sombre divise,
roule le jour perpétuel.
In La poésie du Brésil – anthologie du XVIe au XXe siècle © Chandeigne, 2012
Traduction de Max de Carvalho
Internet
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Wikipédia (Portugais) | H.Dobal
Contribution de PPierre Kobel
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