La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Qui se fait un printemps de paroles nouvelles
Oublie par trop qu’elles sont vouées à défleurir
Ni plus ni moins que ces filles au visage d’ange
Dont le temps se charge de ternir l’éclat
D’autres à leur suite deviendront méconnaissables
Les forces vives tôt ou tard défraîchies
L’être et le langage partagent le même destin
Quand rien ne reste de leur beauté première
C’est pourtant le charme de l’âge qui les sauve
Comme d’anciennes demeures le mystère de leurs ruines
Ou ces amours défunts remuant dans leurs cendres
Qui versent au cœur une mélancolie pareille
À celle qu’inspire la belle saison sur la fin
Peu avant l’envol des oiseaux vers l’Afrique
Et que les feuilles ayant quitté les branches
Ne sèchent par terre dans un décor de givre.
In Poèmes de Samuel Wood, © Fata Morgana, 1988
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Contribution de PPierre Kobel
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