La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
S’il faut croire
nous n’aurions plus qu’un bord, accru,
plus de plaine. La neige aurait ravi
le blanc, rien ne serait dépouillé.
À enfouir, il nous faudrait
affaires cessantes
des mots, des phrases coupées.
Professer désunion syntaxe.
Arrêt. Respirer. Disséquer. Modernité.
Or le jour a pris les flocons.
C’était le champ, sa mise blanche.
Je n’ai pas résisté,
pris l’entier secours, les flocons dispersés.
Pour chanter, j’aurai latitude,
l’immaculé.
L’encre est entrée sous terre,
cachée.
Des mots de paille ont fait le feu,
la terre garde des secrets profond.
Canal frêle pour les mots comme.
Celui qui chante sauvé des eaux
rassemble les voix du soir et dans les heures
a semé pitance rance du passé.
Le chant s’est
dressé contre.
Matin, midi, tout est posé.
Sur le ciel, corde raide.
In Trop l’hiver, © Encres vives, 2011
Internet
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Wikipédia | Isabelle Lévesque
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La Pierre et le Sel | Entretien avec Isabelle Lévesque
Contribution de PPierre Kobel
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