La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Tu secoues des ans les pluies dont nos paumes
Après la chute s’enluminent
À nos veines s’infusent la drogue naturelle
L’occulte à travers un écheveau de nerfs
patiemment éclairci
Patiemment d’entre les pages du temps tes jours
qui s’éloignent essaiment l’heure intemporelle
Vois des bêtes sourire
L’humain s’unir au carrefour des contraires
Et ces cailloux qui volent
Venus des fleuves où nous naquîmes
Ta voix sourde irradier la parole qui suggéra
Le sens la chose le chiffre d’une antériorité
Sur le lit d’ailes tu te redresses sans finir
Tu bois la pourpre des pierres où demain le soleil
à genoux luira la tendresse d’un rite
D’aube en aube alenti.
In Le fleuve de verre, © Arcam, 1983
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires