La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Même dressée en moi l’eau court,
Comme dans un lit,
Et je suis l’eau,
En quelque point à l’intérieur de moi,
Elle se forme,
Elle surgit dans mon sexe
Et débouche à l’océan de l’air.
Je perds membres et forme
Parce que je suis l’air,
Légères dans les particules
Que je respire
Tout est un jardin infini
Où la douleur est impossible
Je suis le public
Et je suis le dieu de la musique.
Je perds mes organes et mes sens
Je ne suis qu’une porte.
In Henri Deluy, Une anthologie immédiate © fourbis, 1996
Traduction de l’espagnol (Colombie) par Henri Deluy
Contribution de PPierre Kobel
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