La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Effaçons une à une les fleurs de ce pré. Les carottes sauvages.. Les boutons d’or. Celles du trèfle. La centaurée. Effaçons. Les herbes. Les patiences et les mâches. Les orties. Les pissenlits et les bourraches – je sais maintenant d’où vient la flamme bleue des agates –. Les pastels des teinturiers. Remontons au désert de l’enfance insectivore. Au désert de l’adolescence carnassière. Ses baisers. Remontons aux racines du pré et restons immobiles un instant. Si possible ! Au-dessus le ciel quand dedans rien. Le plaisir de s’ébrouer faisant son propre bruit comme dans de l’eau claire. Voyons enfin les grandissements s’affichant au sol. Laissons pousser les herbes reconduites.
In Au dire des pas, © le dé bleu, 2004
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Wikipédia | Joël Bastard
Contribution de PPierre Kobel
Je vous remercie de poster ce retour en Anjou, du grand souvenir de ces marches dans le grand ciel...Bien à vous, Joël Bastard.
Rédigé par : Joël Bastard | 11 février 2022 à 12:17