La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
L’eau ne coule plus
dans la source du bas
et j’ai peur de ne plus
jamais la voir revenir.
Les éléments ont inversé le cours des choses
en haut de la montagne tout en haut
entre les rochers
érodés roulés d’absence
le ruisseau est revenu.
Il a rempli son lit
de cailloux
asséché depuis tant d’années.
Où va-t-elle ?
Où s’en va-t-elle
l’eau soudain réanimée
et le temps des choses révolues
s’éveille-t-il d’un vieux cauchemar
comme si l’envers incohérent
avait tari un instant le désespoir
de ce passage de l’eau claire
qui descend mais se perd
n’arrive pas
Il ne reste rien.
Alors j’ai saisi un
roseau plein de sève caduque
accroupi, je bats le sol tout doucement
en appelant la pluie.
In Le marcheur de l’oubli, © Lanskine/Academia di i vagabondi, 2006
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Wikipédia | Paul de Brancion
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Éditions Lanskine
Contribution de PPierre Kobel
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