La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Je suis le marchand de soleil
– Je suis le marchand de soleil.
– Monsieur, donnez-moi du soleil,
Ma peau est terne comme une abeille.
– Je suis le marchand de Paradis
Et je vends aussi la nuit.
– Ô donnez-moi le Paradis,
Monsieur, un peu de Paradis,
Ma tête est sèche comme le pain bis
Et j’ai le nom même de la vie.
– Monsieur, je vends les quatre vents,
Où l’on enferme la lumière ;
J’ai dans ma bouche l’eau de mer
Qui rend les larmes plus amères
Et quand je passe, le soleil
S’arrête au milieu de la pluie.
– Je suis marchand de parapluies.
In Derrière son double, © Poésie/Gallimard, 1990
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Wikipédia | Jean-Pierre Duprey
Contribution de PPierre Kobel
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