La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Comme si tu revenais n’ayant pas trouvé perdu
le chemin de Noyers,
comme si tu disais l’enfance dans le cirque,
trois pierres où nous sommes restés :
une année remontée dans ta barbe de sel,
la statue du temps s’est muée en promontoire
(je ne t’ai pas reconnu).
Alors devant mon pas je vois ta figure circulaire
(ma légende). Tu recours au géant de craie
tout mouillé. Il pleut.
Tu marches sur le fleuve,
on dirait que tu es vivant avant de te noyer.
Petite, je te suis, je crois au mystère
de ton compte rond.
La forêt rejoint le passé des feuilles revenues
(les arbres chantent avril : tu es né). Je cloche-pied
plus tôt que soir, tu n’auras pas peur,
j’arrête de courir je marelle.
Tout y est.
In Je souffle, et rien. © L’herbe qui tremble, 2022 – Peintures de Fabrice Rebeyrolle
Internet
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Wikipédia | Isabelle Lévesque
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Recours au poème | Je souffle, et rien.
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La Pierre et le Sel | Entretien avec Isabelle Lévesque
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L’herbe qui tremble | Isabelle Lévesque
Contribution de PPierre Kobel
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