La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
L’aube se levait
Sans s’occuper des hommes
Le soleil
Se couchait sans savoir s’ils
Étaient encore là
Les étoiles tombaient dans le
Trou
Du vide sans arriver à l’emplir
Les fleurs
Ouvraient grand et fermaient
Des portails de cathédrale ou
De bistrot
Les êtres
Dormaient sans savoir s’ils se
Réveilleraient
Aux cris de coq de la lumière
Les arbres
En parlaient entre eux à voix
Basse
La mort
Suivait le monde comme une
Charrette de brocanteur sans
Faire le tri
L’océan rendait peu de noyés
La pluie
Frappait partout comme une
Canne
D’aveugle qui tâte au hasard
Les saisons chassaient
Loin des hommes le chant des
Oiseaux qui consolent
In L’homme inhabitable — Inédits 2021, © Diérèse 84, Été 2022
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Wikipédia | Werner Lambersy
Contribution de PPierre Kobel
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