La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Pour les mains mortes des morts…
Le serpent, la peau d’un arbre,
le poisson tout écaillé,
le cheval noir qui se cabre
en des yeux mal éveillés,
le temps, la nuit, la forêt,
l’aube par un matin vert,
l’églantine sur les haies
qui ruissellent d’or et d’air.
J’ai mal, j’ai mal, j’ai mal, j’ai
mal. Je crie, et c’est pour toi,
puisque le monde se tait,
se terre à l’abri des toits.
Pour tout ce qu’on ne dit pas,
pour la haine et les remords,
pour les fusillés en tas,
pour les mains mortes des morts.
In Europe, © Éditions de Minuiit clandestines, mai 1944
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Wikipédia | Édith Thomas
Contribution de PPierre Kobel
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Notre liberté
Rédigé par : Édith Thomas | 05 mai 2024 à 18:11