La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
9 septembre 2012
Sous mon crâne, les souches d’orme, celles qui ont longuement séjourné dans notre jardin près du saule. Énormes souches dans lesquelles G. enfant a beaucoup joué. Nous les avons vues se métamorphoser petit à petit, s’arrondir, s’enfoncer, devenir terreau. Très paisiblement. Sans déchirure. Penser à cette disparition aide à accepter d’autres disparitions. Toutes les « choses du monde » sont prises dans ce processus à long terme. Et mon corps pareillement. Ainsi le fameux saule a lui-même fini dans la cheminée, en compagnie de Kawabata.
Oui, je lisais Kawabata alors. N’est-ce pas une belle fin pour un arbre ?
Musique lecture feu. Revenir à ces fondamentaux. Jouir de la maison, du jardin, de l’espace, du silence, tout ce qui est possible avant la grande vieillesse ou la maladie invalidante.
In L’obstination du perce-neige, © Al Manar, 2020 — Avec des encres de Jérôme Vinçon
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Al Manar | Françoise Ascal
Contribution de PPierre Kobel
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