La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
La voix de l’arbre
Pourquoi les arbres ne parlent-ils pas ?
D’où leur vient cette patience muette ?
Comment sont nées ces racines, cet entêtement
qui brise les cercueils ?
Quelqu’un se lève et s’assied au fond de la terre,
il frotte la boue qui obstrue ses yeux, il voit :
un bouleau comme un éclair blanc
illumine la porte.
Les gonds de l’été pivotent
et une fillette paraît
sur le seuil.
Au centre de l’arbre il y a un creux où chacun peut
choir,
une tonnelle et sous les charmilles plusieurs boîtes
l’une dans l’autre, dans la dernière il y a la clé qui ouvre la chambre
d’où monte la voix de l’arbre,
si haute et si profonde qu’aucune oreille ne l’entend.
In Charbon du jour, © Riveneuve, 2000 – Traduction du finlandais par G. Rebourcet
Contribution de PPierre Kobel
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