La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Carnaval des errances
J'ai pris mes taureaux d'écume,
Dilué ma pudeur
Juste des éclaircies
Des soifs sans merci
Des syndromes Ô le cœur
Pour te cacher l'ardeur
Celle qui ne cache rien de ma saveur d'aimer
Et qui meurt en silence
Quand tu ne me dis mot.
Tu crois que je vais feindre
De me donner encore
À tes mains délirantes et tes bleus lumineux ?
Je regarde le monde hurler de ses torpeurs
Et seul ton nom devient le talent qui me manque.
Je t'ai jeté la corde
Et fait dix mille nœuds
Me vois-tu renoncer quand tu bruisses d'impatience ?
Dans mon corps automnal bat un cœur gonflé de mystérieux orages ;
Et sur mes lèvres pâles qui pleurent doucement
De ne plus arpenter les saisons innocentes,
Me vois-tu abdiquer ?
L'honneur des mirages qui font tenir debout toutes nos rédemptions
M'invite à ton voyage, peu m'importe la moisson.
J'apprendrai à mentir pour t'étonner un peu
Frapperai mes talons pour exhorter la peur,
Celle du mot de trop
Et du vice caché.
J'attendrai tes questions
Qui me veulent savante
Pour tes lames de fond.
Laisse-moi te désherber le cœur des trop-perçus,
J'y boirais les mensonges pour qu'ils soient tous déchus.
Oubliant les fragments de ta peur au sous-sol,
Je lirai ta musique,
Portée après portée.
Laisse-moi tenir ta main,
Et reprendre du sommeil
Quand tu enfreins ma loi.
Je n'oublierai rien de ma quête de silence
Laisse-moi me perdre encore au carnaval des errances.
In Huis-clos d’évasion à gingembre rouge, © unicité, 2022
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unicité | Marie Guzman
Contribution de PPierre Kobel
Merci beaucoup pour ce partage
Marie Guzman
Rédigé par : Marie Guzman | 10 juillet 2023 à 01:16