La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Le monde brûle
Tant que ton amour en secret brûle dans mon cœur
Mon âme en ton chagrin telle une flamme brûle
Ô mon pays, toujours en moi comme souvenir
Loin de toi, c’est mon âme et mon être qui brûlent
Chaque fois que je commence un poème en ton nom
À ton souvenir, c’est la plume et la langue qui brûlent
De ce feu qu’en toi l’ennemi alluma
Tout notre corps et nos forces vives brûlent
Nous sommes un automne rabougri et on dirait
Que dans la maison des saisons, c’est le temps qui brûle
Loin de toi, prisonniers du gel des intimes douceurs
Dans le feu des pensées, la vie même brûle
Jusqu’à quand regarder cette volée d’oiseaux exilés
Nous, oiseaux dont le nid est en train de brûler ?
In Le cri des femmes afghanes, © Bruno Doucey, 2022
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Éditions Bruno Doucey | Le cri des femmes afghanes
Contribution de PPierre Kobel
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