La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Tête-à-tête des arbres, la forêt fait corps. La solitude est complète. Nul bruit, nulle voix, ni feuille ni aile, le silence est complet. Une rencontre reste possible. Au côté du marcheur, l'idée vaut présence. Et chaque pas, l'éloignant de lui-même, le rapproche d'un possible. Mais rien ne vient, nul autre, homme ou bête, chair et souffle. Seule l'idée s'accorde aux pas solitaires. Pourtant une rencontre est possible.
Tête-à-tête des arbres, la forêt fait corps. Sur le temps, être a plus d'un sang. De peau à écorce se livre la même présence. Fatigué des jours et des nuits comme de la hache, l'arbre dans sa marche unanime met en coupe le temps, l'inscrit dans sa chair. Branches offertes, l'arbre tend au ciel son éternité de bois.
In D’écorce de sable, © À l’index, 2023 – Avec des œuvres de Jean-Marc Barrier
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terre à ciel | Béatrice Pailler
Contribution de PPierre Kobel
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