La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
moi je ne vivrai pas longtemps
mes pieds sont abîmés
mon cortège le chemin
sent le méchant chaos :
partout l’on croque
en jouant aux plus forts
annonçant l’exil
plus méchant terrible que nous
méchant exil
plus terrible que nous
l’effort c’est de rouler la maison
toute la maison qui tombe et en bouillie y’a de tout
le bois mort et les épices
serviront aux lève-tard
papy m’a offert un bol
l’avenir appartient a ceux
qui se terrent tôt
oui je crois que c’était ça
et bye-bye parce que
méchant exil
les collines qui marchent
ramassent les fous des autres
les petits bouquets
germent au fond des antres
être petit terreau c’est comme
être fou de personne
c’est eux qui sanglotent et c’est tout
In Méchant exil plus terrible que nous, © 10 pages au carré, 2023
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires