La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. »
Montaigne
Un texte pour dire la poésie,
voyager dans les mots, écrire les espaces,
dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente.
Pour se laisser ravir et ravager.
Breyten Breytenbach
le cœur-étoile
« la plus vive clarté est un mystère »
Mahmoud Darwich
les nuages resteront
entre eau et vent
pour forger la lumière
en un nœud plongeant
dissolvant les rêves dont on se souvient
derrière la montagne
une lune conserve
le son de l’obscur
le visage de la pierre
imprimé dans un quart de vision
sommes-nous la peau de la terre
se fripant avec les ans
le canevas caché de l’amour ?
Sommes-nous la flamme
qui célèbre les disparus ?
Qui parlera avec nous
du cortège nuptial
à bord du poème ?
Qui nous racontera
les vocalises de la chair ?
Vois, dans ta main
tremblent encore les syllabes
de l’imagination
comme les ailes du papillon
qui n’entonnent jamais le chant
de ceux qui s’envolent
et qui donc connaît le pays des étrangers ?
écoute la musique nocturne, exagérée
de la planète bleue
au firmament de ta main :
il n’y a aucun amour
qui ne fasse écho
plus loin que la mémoire
plié dans la fuite du mouvement
éternel
fume le cœur
silencieux comme un œil
les nuages resteront
In La femme dans le soleil, © Bruno Doucey, 2015 - Traduction de Georges Lory
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Contribution de PPierre Kobel
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