La BNF organise sur le site François Mitterrand un colloque en hommage à François Cheng qui se tiendra le vendredi 4 novembre 2011.
« Malgré ses abondantes publications dans des domaines divers et variés, François Cheng se considère avant tout comme un poète. Convaincu qu’il faut « habiter poétiquement la terre », il se positionne sans hésitation parmi ceux qu’on pourrait appeler les « poètes de l’être », et affirme avec Rilke: « Chanter, c’est se hausser / À l’incessant appel de l’Être, c’est être ! » » écrit Cheng Pei dans le Chroniques de la BNF n°60 daté d'octobre 2011.
Ce sera un jour d'automne
Avant que le froid ne revienne
Nous franchirons toutes les haies
Et traverserons la ville
Avant que sur la plaine brûlée
Ne se ferment les logis humains
Nous irons à deux vers l'ouvert
Ouverts à ceux qui comme nous
Rient et pleurent, comme nous portés
Par le souffle qui ici nous lie
Souffle aussi ardent qu'un rayon
Que ne se résorbe point le soir
Et parmi tant d'ailes trouant le ciel
De feuilles ensanglantant le sol
Il sera seul à tout prendre encore
Seul à prendre de court la mort
in À l'orient de tout, Le long d'un amour - © Poésie/Gallimard, 2005, p.183
Puisque tout ce qui est de vie
Se relie
Nous consentirons
À la marée qui emporte la lune
À la lune qui ramène la marée
Aux disparus sans qui nous ne serions pas
Aux survivants sans qui nous ne serions pas
Aux appels qui diminuent
Aux silences qui continuent
Aux regards figés par les frayeurs
Au bout desquelles un chant d'enfant revient
À ce qui revient et ne s'en va plus
À ce qui revient et se fond dans le noir
À chaque étoile perdue dans la nuit
À chaque larme séchée dans la nuit
À chaque nuit d'une vie
À chaque minute
D'une seule nuit
Où se réunit
Tout ce qui se relie
À la vie privée d'oubli
À la mort abolie
in À l'orient de tout, Qui dira notre nuit - © Poésie/Gallimard, 2005, p.251
Internet
- Voir sur La Pierre et le Sel, l'article consacré par Jean Gédéon à François Cheng
PPierre Kobel
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