Il est né à la Roche-sur-Yon en 1912. Après ses études secondaires au lycée de cette ville, il étudie la pharmacie et la biologie à Nantes et à la Sorbonne. C'est à Nantes qu'il rencontre et se lie d’amitié avec un petit groupe dont il partage la passion de la poésie, en particulier Michel Manoll et René-Guy Cadou.
Ses études terminées, il gère pendant quelques années une pharmacie à Rochefort-sur-Loire, où il sera rejoint par le petit noyau de ses amis poètes, désireux de prendre du champ par rapport à l’occupant..
Après la guerre, il devient journaliste, se rapproche du parti communiste, et il est élu maire de la commune de Fay aux Loges sur les bords de Loire.
Il décède en 1999.
Sa position envers ses amis poètes est toute de générosité :
« On ne met pas son cœur en bandoulière, ni son esprit au bout d’une perche. Il faut savoir se mettre à nu à l’instant propice et ne montrer ni gène ni pudeur.
Faire un poème et partir, le dire de porte en porte, comme on dit la bonne aventure, comme on annonce une grande nouvelle. »
Et sa poésie s’organise autour des grands thèmes éternels que sont l’amitié, l’amour, la mort, la mer, et les dépassant tous, la vie : « Porter haut la rage de vivre… » ou bien :
Vivre avec la vitesse
Avec l’air des poumons, avec le cœur qui bat
Avec la sueur collée aux rides du visage
Avec le tremblement de l’ultime fatigue…
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À portée de la main
Un simple objet
Que l’on caresse
À la porte entrouverte
Un simple ami
Que l’on attend
À l’ombre du feuillage
Un simple oiseau
Que l’on nourrit
Au tournant du chemin
Un simple appel
Que l’on entend
À l’heure du sommeil
Un simple geste
Que l’on fait
Aux silences du cœur
Un simple cri
Que l’on écoute
Et pour l’amour
Un simple mot
Que l’on répète
in Tercets de la vie simple, © Traces 1963
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JOUER
Jouer le bonheur sur un échiquier
sans roi sans reine ni même un fou vagabond
ou jouer ses rêves à la marelle
sans enfer et sans paradis
ou simplement jouer l'amour
sur une table de trictrac
tout en sachant qu'un coup de dé
n'abolira jamais rien.
in L’horloge du cœur, © éditions associatives Clapàs, 1994
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L'ÉNIGME
Le nom tu
mais pensé à longueur de temps
jamais dit
mais toujours perçu
dans le silence des secrets
Images superposées
quand le regard s'égare
à déchiffrer l'énigme
d'une nature vernale
L'espoir niche dans l'avenir.
in Du haut des cimes, © éditions associatives Clapàs,1996
Bibliographie poétique
- Hallucinations, © René Debresse, 1937
- Homme mon frère, préface de Maurice Fombeure, © Feuillets de l'îlot, 1939
- Pensées des actes, © Cahiers de Rochefort, 1941
- Dompter le fleuve, © Amis de Rochefort, 1942
- Création, © Amis de Rochefort, 1943
- Calcaire, © Les écrits libres, 1945
- Pour l'amour de Colette, © Sylvain Chiffoleau, 1950
- De mille endroits, © Seghers, 1952
- Croire à la vie, © Amis de Rochefort, 1954
- La paix du cœur, © C.E.L.F. Malines, 1959
- Tercets de la vie simple, © Traces, 1963
- Poèmes de la mer, © B.O.F., 1975
- Le jeu d'autant, © Le temps parallèle, 1976
- Pourcontre, © B.O.F., 1976
- Le tactilisme de Théo Kerg, © Le temps parallèle, 1976
- Rade forain, © Le temps parallèle, 1977
- Les entours, © Le temps parallèle, 1979
- Sur simple sommation, © Rougerie, 1980
- Fortune de mer, © Sud, 1980
- L'enfant de l'orage, préface de Jean Rousselot © Sud, 1982
- Le ciel est sans mémoire, © La Bartavelle, 1989
- L'horloge du cœur, © Association Clapàs, 1994
- Parcelles d'infini, © Les Dits du Pont, 1996
- Du haut des cimes, © Association Clapàs, 1996
À propos de
- Jean-Luc Pouliquen, Fortune du poète - Entretiens avec Jean Bouhier, © Le Dé bleu, 2000
Sur internet
- Sur le site Poésie d’Hier et d’Aujourd’hui de Silvaine Arabo, son dossier sur l’École de Rochefort.
- Le site de la bibliothèque universitaire d’Angers
- Article sur Wikipedia
Contribution de Jean Gédéon
Cet article sur Jean Bouhier est un tissus d'inexactitudes :
- Jean Bouhier a fait ses études avant la guerre de 39-45, il n'a pu donc se lier à ce moment-là avec des poètes sur la base de leur résistance commune à l'occupant.
- Ce n'est pas à La Roche-sur-Yon qu'il gère une pharmacie après ses études mais à Rochefort-sur-Loire, là où il va fonder L’École de Rochefort avec des poètes non pas rencontrés en Sorbonne mais à Nantes (Michel Manoll et René Guy Cadou en particulier).
Tout cela est bien expliqué dans "Fortune du poète" le livre d'entretiens que j'ai réalisé avec lui.
Rédigé par : Jean-Luc Pouliquen | 05 août 2014 à 08:44