Quelque soit le recueil du poète, l'arbre est là ébloui, royal et solitaire illusionniste ou buté, massif, hydrocéphale, indifférent, sans avenir, n'ayant rien à cacher et peinant à faire son ombre, va-t-en voir si c'est de l'homme, va-t-en voir si c'est de l'arbre et sans répit il l'apostrophe comme il ferait d'un oracle ou de lui-même.
Arbre ou quoi donc
pour Christian Cailliès
Arbre ou quoi donc
berger
dans la lumière qui fait écran
droit que vous êtes
muet d'oiseaux
noir comme un prêtre
et juge en ces collines
où règne le serpent
ce qui me vient de vous
me vient à travers vous
nervures d'abîme
mains ouvertes
deltas imaginés par des sables mouvants
et
maintenant
le cri
l'exclamation du silence
chauffé à blanc
visible
l'azur tous crocs lavés
la face de l'oracle.
In La Concordance des temps Éditions Folle Avoine (1986)
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Faubourg du temps
Pardon Mademoiselle dit Adam à Ève
en route pour le premier matin
l'avenir le plus proche c'est encore loin ?
C'est derrière l'arbre là-bas
j'y vais justement lui répondit Ève
On s'aimait déjà comme des humains
il n'y avait partout que le soleil
et l'arbre ne faisait pas d'ombre sur la terre
Pouvait-on choisir un autre chemin ?
In J'écris pour te donner de mes nouvelles (1952) p.91 Présence de la Poésie, Serge Wellens, présentation de François Huglo, aux Éditions des Vanneaux
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La raison du plus fort
L'arbre n'a rien à cacher
il peine à faire son ombre
c'est une longue patience
un très ancien métier
L'herbe compromet le rocher
les lichens lui font injure
un papillon le souille
un oiseau le calomnie
Alors les chemins abdiquent
des troupeaux passent au loin
dans leur poudroiement d'abois
de clarines de bêtise
Cependant le soleil foudroie
notre orgueil plus sûrement
que toute autre intransigeance
tels sont nos crêtes nos domaines
nous bâtirons
In Santé des ruines (1972).p.98/99 ibid
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Et l'arbre dit
Voici l'arbre
royal et solitaire
en son ultime déploiement
de fin du jour
Le vent qui le traverse
y fait trembler les yeux
d'une lumière de larmes
L'été s'y jette à corps perdu
l'été rayonne comme un paon
Et l'arbre dit que tant de ciel
sans pesanteur
ne saurait être que
l'analogie de Dieu
Je caresse son écorce
Sous mes doigts une fourmilière
charrie sa crasse de cadavres
A mes pieds une pie ouverte
laisse voir son cœur
noir et racorni
Et l'arbre dit que nous sommes les frères
du rat de la mouche de l'hyène du scorpion
Vienne la nuit qui n'est parfois
que la lente montée d'une eau sans transparence
A marée haute on y peut voir
des essaims d'étoiles se greffer aux branches
Et l'arbre dit qu'il n' a plus rien à dire
qu'il n'est plus temps
et que c'est à l'oiseau posé depuis longtemps
sur la plus large la plus ancienne de ses épaules
d'avoir réponse à tout
L'oiseau
nul ne l'a jamais vu
A peine connaît-on de lui que les trois notes
d'un S.O.S. intarissable
L'arbre se tait
On dit qu'il souffre de son âme
In Les Mots sont des chiens d'aveugle p.18/19 Éditions Folle Avoine, 2004
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Toi que le moindre automne
Vieil homme
toi que le moindre automne fait tousser
ne va pas te prendre pour l'arbre
qui se met nu l'hiver
et l'été s'enveloppe
d'un feu qui te brûle les yeux
Méfie-toi de la métaphore
qui te ferait pousser
des branches dans le dos
des racines
entre les orteils
et te couronnerait
d'un couple de corbeaux
Car l'arbre n'a rien à te dire
Peut-être
qu'il te tourne le dos
Peut-être
qu'il te regarde écrire
le poème de l'homme que l'arbre change en arbre
et qu'il est en train
de te prendre au mot .
Ibid p.13
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Le vieux entre dans la fable
Dormir à l'ombre d'un noyer rend fou
se répète le vieux qui sait cela depuis l'enfance
et que peut-être la folie
allait lui rendre la jeunesse
Il dort (C'est au pied de l'arbre
qu'on voit le dormeur)
Et c'est merveille qu'entre les feuilles
que le vent brasse
le vide prend la forme d'un oiseau
Et que l'oiseau grandisse
jusqu'à se confondre
avec le ciel immense
Autant dire disparaître.
In Il m'arrive d'oublier que je perds la mémoire, © Folle avoine, 2008, p 29
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Le vieux et l'arbre visité
à Claude Albarède
L'oiseau sans nom
l'oiseau que nul n'a vu venir
se pose en grand silence
sur la plus haute branche
la plus désespérée
de l'arbre mort
Le vieux passant par là
qui n'entend plus très bien
et qui voit plutôt mal
n'en croit ses yeux ni ses oreilles
quand l'arbre se met à chanter
Alentour
la prairie crépite
de guêpes
de libellules
de criquets
et le vieux pense à voix haute
comme pensent les vieux quand il pensent
(on dit qu'ils parlent tout seul)
que ce pays est beau
sous une pluie de voyelles
(c'est l'arbre mort
qui improvise
en d'aériennes vocalises
une espèce de plain-chant)
Et le vieux dit
ce monde est beau
(trois fois
car souvent
les vieux se répètent)
Alors l'oiseau
plus invisible que jamais
reprend son vol
L'arbre se tait
Et le vieux dit
ce monde
est trop beau
pour être vrai.
In Poèmes de l'inconfort suivi de Dormeur agressé Éditions Folle Avoine 2010 p.21/22
Cet humour et ce regard original sur la vie, il le tient de naissance, né à Aulnay-sous-Bois, le 11 août 1927, d'un père exerçant le métier d'illusionniste, dont la spécialité était d'avaler des poissons rouges et de les recracher vivants et d'une mère équilibriste, jouant de la mandoline, en apesanteur, sur une chaise posée sur quatre bouteilles et un trapèze, à sept mètres du sol.
La crise de 1929 viendra interrompre les tournées artistiques de ses parents.
Il apprend tôt à lire avec sa mère, dans des journaux et illustrés ramassés ici et là et rentre tard à l'école, où il est vite catalogué comme mauvais élève,–« chante pendant une interrogation écrite » dit-on–, il la quitte avec son certificat d'études, et suit un temps des cours de commerce à Paris.
Par bonheur, ses parents lui ont « appris à apprendre », il lit beaucoup et se passionne pour la poésie contemporaine et écrit.
Contraints de changer de vie, ses parents ont acheté une petite librairie -papeterie à Aulnay, où, revenu de son service militaire en Algérie, il installe aussitôt un petit rayon de poésie avec ses propres livres, Breton, Cocteau, Reverdy, Max Jacob, – « on était alors trop pauvres pour en commander aux éditeurs » dira-t-il –, rayon .qui attire des jeunes, dont André Laude.
En 1952, il est publié pour la première fois,à compte d'éditeur par Jean Bouhier. J'écris pour te donner de mes nouvelles paraît dans les Cahiers de Rochefort, grâce à Jean Rousselot, rencontré chez un ami commun, le peintre Gabriel Robin; ce dernier avait été contraint de se faire cordonnier à Aulnay, après rupture de son contrat avec la célèbre Galerie de France, où il exposait précédemment.
Il fonde avec quatre de ses amis, L'Orphéon. Ils se réunissent chez lui, puis, aidés et soutenus par quelques poètes amis de l'École de Rochefort, sont conviés aux « Mercredis de La Coupole », où se rencontrent aussi artistes et intellectuels du moment. Il était de mise à l'époque de se réunir en groupe pour échanger sur son travail et pour les auteurs reconnus, de parrainer les plus jeunes.
L'album
Un soir
j'ouvre l'album
pour ne pas être seul
Les photos n'ont pas jauni
Dans la forêt de Marly
Jean Rousselot fait la course avec son ombre
les arbres applaudissent
Un jardin entre dans l'été
Michel Manoll invente des bouquets
aux couleurs de la liturgie
Jean Bouhier marche sur la mer
Dans les yeux de Luc Bérimont
des jeunes filles nous sourient
Guillevic à La Forêt Sainte -Croix
donne des leçons de solfège au merle
(…)
Et Laude encore
les yeux fermés
écoutant
sa chienne de vie
aboyer à la mort
(extrait)
In Poèmes de l'inconfort Éditions Folle Avoine 2010 p.23
En s'amusant beaucoup, le groupe forme mille projets « orphéonesques » : la publication d'une anthologie poétique Minuits ensoleillés, qui devait subventionner un voyage en Laponie, –voyage qui ne se fera pas, bien sûr– mais avec les manuscrits confiés par des poètes connus, comme Marcel Béalu, Maurice Fombeure, Claude Roy et ceux du jeune André Laude, auxquels s'ajoutent les leurs, il y a matière à créer Les Cahiers de l'Orphéon qui, sous la direction de l'un d'eux, Georges Sénéchal, publieront 14 recueils, plus une Anthologie de Poètes contre la guerre.
Sur les conseils de Jean Rousselot, dans un projet didactique, et bien avant la création des Maisons de la Culture, ils inventent une formule de récitals poétiques, donnés avec succès devant un public nombreux, avec la participation bénévole d'artistes comédiens connus, dans un préau d'école d'Aulnay-sous-Bois, mis à leur disposition.
De cette période Serge Wellens dira : « L'Orphéon a toujours été la rencontre de copains, devenus des amis, avec des passionnés de poésie, désireux de partager leur passion et jamais un mouvement littéraire, comme l'était L'École de Rochefort . »
Il affirmait aussi qu'il n'y a pas de rencontre autour de la poésie sans amitié et sans désir de partage.
Cet élan perdure , il me semble, chez certains poètes, soyons-en les acteurs fervents.
Cette période de L'Orphéon est pour Serge Wellens le temps de l'engagement politique, il se sent, selon ses propres mots, « solidaire de la condition ouvrière extrêmement dure ». Ses poèmes, liés à l'actualité, sont très courts,– « toujours plus courts » selon les conseils de Madame de Sévigné à sa fille et sous l'influence d'Éluard et de Prévert–.
L'un d'eux évoque la vie des ouvriers de l'usine à ciment proche :
Les jardins de l'usine
Par tous les temps
Par tous les temps, il neige
sur les jardins désastreux de l'usine à ciment
une neige brûlante et sale
Les oiseaux ne fréquentent pas ces arbres blanchis avant l'âge
Nul insecte ne creuse son trou sous cette paille qui jamais ne fut de l'herbe
Lointain, muet le ciel passe
solitaire indifférent à la nuit grasse des flaques
Terre harassée
Planète éteinte
Chaque jour des hommes viennent là
jeter leur poids de neige
sur les balances rigoureuses de leurs épaules
Chaque jour
Chaque jour des hommes
Chaque jour des hommes viennent là
le sang un peu plus lourd
le cœur un peu plus las
les poumons plus opaques
pour paver leur enfer d'intentions dérisoires
in La Concordance des temps – Poème retranscrit à partir de sa lecture par le poète dans le film de l'hommage qui lui fut rendu à Aulnay sous Bois en 2006
Serge Wellens en écrivant une dizaine de recueils et en galérant souvent, exercera toutes sortes de métiers du livre, du commis au libraire et vice versa, du représentant d'éditions au directeur commercial de maison de diffusion . Il achètera même le cinéma Le Vox des Lilas et l'exploitera pour un temps.
Le coté profondément humain et chaleureux de l'homme imprègne toute son œuvre. L'autre y est toujours présent et c'est avec un regard de moine franciscain qu'il se penche sur la plus humble des créatures, jusqu'à consacrer tout un recueil aux insectes minuscules, Les résidents, en 1990. Quant aux objets, même récalcitrants, ils demeurent de fidèles compagnons de vie.
Insubordination des choses
Ce n'est pas tant ta maladresse
ce sont les choses qui se refusent
et qui t'agressent
le café qui se renverse
le savon qui glisse entre tes doigts
l'horloge qui te ment
le stylo qui fait des taches
la fenêtre qui n'accepte pas
qu'on l'ouvre
ou qu'on la ferme
Et dans la brume de ton miroir fêlé
le vieil homme au regard triste
qui te demande son chemin.
In Poèmes de l'inconfort, © Folle avoine, 2010, p.9
Rien d'étonnant donc à ce qu'il découvre un jour, au grand étonnement de ses amis, la foi.
En 1981, dans La Pâque dispersée, il affirme ce choix de croire à l'existence de Dieu plutôt qu'à sa non existence. Entre temps, il a rencontré Annie Bessus et refait sa vie avec elle. Ils créent ensemble à La Rochelle, en 1980, une librairie spécialisée en littérature religieuse, Le Puits de Jacob, qu'Annie tiendra jusqu'en 2007..
Père je crois en toi
Père je crois en toi
aussi évidemment
qu'en cet arbre solitaire
qui traverse mon regard
Mais
donne-moi d'apercevoir
quelque trace de ta bonté
n'importe où sur cette terre
où tout ce qui vit
ne vit que de meurtre
Ce matin
les nouvelles du monde
sont mauvaises
L'Afrique
dévorée par la famine
assassinée par le sida
l'enfant palestinien
tué d'une balle dans la tête
par un tireur d'élite
le vieux juif
mort de froid
sur un trottoir du Bronx
la chienne aveugle
qui croyait que c'était pour jouer
battue à mort par des enfants
et quoi d'autre
dans les poubelles débordantes
de l'aube
Père où es-tu
J'accepte mal
que ta bonté soit un mystère
Et pourtant je crois en toi
comme en cet arbre
que tu as créé à ton image
tout rugueux d'écorce qu'il est
et lisse et lumineux de feuilles
et qui prend forme de croix
et fait de mes yeux des oiseaux
In Il m'arrive d'oublier que je perds la mémoire Éditions Folle Avoine 2006 p.25/26
Cependant, pour un poète , même Dieu peut avoir deux visages
L'araignée
Quand l'araignée sut qu'elle allait mourir, l'hiver
étant venu, elle invoqua le dieu des araignées.
« Seigneur, dit-elle, je vais paraître devant toi. Or, ce
qui m'attend ne m'inquiète guère. Je t'ai toujours servi
avec humilité. Tes ennemis furent les miens. Que les
mouches broyées en ton honneur me soient comptées... »
Et l'araignée mourut. Elle vit Dieu. C'était une mouche.
In Les mots sont des chiens d'aveugle Éditions folle Avoine 2004 p.35
Wellens explique ainsi le titre de ce recueil : « la poésie ne se définit pas, ce qui est extraordinaire dans cet art est le fait d'un hasard, un mot surgit, que l'on attendait pas, il prend l'initiative du discours et change l'orientation du poème, c'est le cas ici, les mots nous conduisent, comme des chiens d'aveugle. »
Les mots sont des chiens d'aveugle
Les mots sont des chiens d'aveugle
Je les entends venir
leur odeur les précède
Ils me lèchent les mains
en signe de soumission
Délicieuse caresse
Parfois
ils ouvrent des chemins ensoleillés
dans cette nuit où l'on m'assigne à résidence
Je les suis des yeux
ils traversent
des objets indistincts
des regards inconnus
les éclairent au passage
d'un mystère resplendissant
Parfois
ils dorment contre moi
et je les écoute rêver
sans jamais savoir s'ils m'acceptent dans leurs rêves
Parfois
ils font les clowns
comme des chiens de cirque
aboient n'importe quoi et n'importe comment
à la lune qui sait si bien
d'un sourire faire une grimace
Parfois
ils s'enveloppent
d'absence
de ténèbres
comme ces morts récalcitrants
dont on dit qu'ils ont déchiré leur linceul
Parfois
ils montrent des crocs
plus luisants que des lames
la bave qui tombe de leur gueule
me fait penser à ces essaims de guêpes
pendus aux lèvres des fontaines siciliennes
dans l'embrasement de l'été
Et
parfois
quand bon leur semble
ils brisent leur laisse
dérisoire
se font nuages
disparaissent
Longtemps
je les entends hurler
Hurler à la mort
Il n'y a pas de mots pour dire cela.
ibid, p.10/11
Il est intéressant de rapprocher du poème précédent, les deux suivants, le premier tiré de Santé des ruines paru en 1972, soit 32 ans plus tôt, le second de La Concordance des temps paru en 1986, soit 18 ans plus tôt, pour saisir la fidélité du poète à lui-même.
C'est toujours derrière la porte
C'est toujours derrière la porte
que le poème a lieu
et l'on ne sait jamais
qui de la porte ou de
celui qui l'interroge
est condamné
Car nous ne voyons rien
nous imaginons mal
-le bois mort est mauvais
conducteur des nouvelles-
et nous mangeons en herbe
des mots francs qu'il faudrait
laisser mûrir pour le
contentement des ruches.
****
L'épouvantail
Entre l'étoffe déchirée
et la doublure décousue
il portait une espèce
de manteau de lumière
qui déroutait la foudre
L'hiver l'ayant traversé
il n'en demeure
que bois mort mis en croix
dont les oiseaux chantent la gloire
dans le petit matin précoce.
« Ce n'est pas l'arbre qui crie de douleur mais la scie » écrivait le poète vieillissant, qui ne perdait rien de sa pudeur et de son sens de l'humour.
La foudre ou la scie le rattraperont le 31 janvier 2010, date de sa mort à l'hôpital de la Rochelle où il avait été transporté deux jours jours avant. Il était tombé dans son escalier, suite à un malaise révélateur d'une infection foudroyante.
Son dernier recueil, Poèmes de l'inconfort paraîtra le mois suivant, une grande voix de la poésie s'était tue.
Puisse cet article contribuer à lui donner la place qui lui revient dans la poésie contemporaine.
Bibliographie
- Serge Wellens de François Huglo, © Éditions des Vanneaux, 2008
- La Concordance des Temps © Éditions Folle Avoine, 1986
- Les mots sont des chiens d'aveugle © Éditions Folle Avoine, 2004
- Il m'arrive de perdre la mémoire © Éditions Folle Avoine, 2006
- Poèmes de l'inconfort © Éditions Folle Avoine, 2010
- La revue Décharge a édité un numéro spécial n°125 sur Serge Wellens
Internet
- Sur Vimeo.com, le film de Frédéric Duranteau, « Chez les fourmis je suis un poète célèbre ».
- Sur le site de Texture, un hommage de Bernard Mazo à Serge Wellens : quand la voix d'un poète s'éteint
-
Un article de Wikipedia
-
Une page consacrée à Serge Wellens dans La Revue des Ressources
-
et le témoignage d'André Cuzon, président de l'association des amis d'André Laude
Photos : Olivier Poudoulec ; autres photos, in Serge Wellens de François Huglo, © Éditions des Vanneaux, 2008
Contribution de Roselyne Fritel
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