La vie s'efface il est midi
l'ennui pousse en moi sa gondole
Des plumes au loin s'envolent
Des pigeons blancs se font la cour
on entend couler sous les ponts
le sang bleu d'un tambour
Tu rêves tu rêves sur des rails
tu ne vois rien au loin qui vaille
tu pries pour qu'enfin vienne l'heure
des mots des chansons des lueurs
La pierre s'accroche à la dentelle
tout est prière tout est fontaine
le vent me parle d'elle
Cloué au tesson de bouteille
un christ baigne dans du vinaigre
sur lui vient une abeille
Des pigeons blancs passent d'amour
on entend crever sous les ponts
la peau mate d'un tambour
La mort fait surface c'est joli
il ne lui manque que la parole
Midi parfois console
In Le vendeur de murmures © Les mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1988 p.25/26
Né à Paris en 1951, Philippe Garnier fait sa scolarité à l'École Alsacienne, qui favorise entre autres choses chez ses élèves l'épanouissement de la créativité.
Entre quinze et seize ans, il bénéficie de professeurs de Lettres passionnants et participe à l'atelier théâtre de l'école, dès l'âge de quinze ans, joue du Molière dans de vraies salles de spectacle, en particulier en Angleterre ; les décors et les costumes sont créés par les élèves et l'ensemble est d'excellente qualité.
Il découvre la poésie de Verlaine dite par Léo Ferré et commence à écrire vers 18 ans. Après une licence de lettres, il abandonne les études au cours de l'année de maîtrise, à la suite d'un désaccord avec son patron de thèse sur sa présentation, et se met alors à écrire à plein temps.
En 1974, il a 22 ans, quand Isabelle Reinharez, traductrice littéraire de son métier, découvre ses textes par l'intermédiaire d'une amie commune, elle s'enthousiasme, souhaite le connaître et le pousse à monter sur scène. Elle est la première personne de sa génération à s'intéresser à la qualité littéraire de ses textes. Pour eux deux commence alors une aventure fascinante, qui durera dix années.
Isabelle Reinharez raconte : « ainsi débute le premier « one man show » à trois ! Une vraie histoire de famille ; Philippe en avant sur scène et nous deux, musiciens, ses serviteurs attentifs, en retrait, ponctuant ses textes et collants à ses moindres variations de ton et ressentant toutes les ondes vivantes qui circulaient autour de lui, au contact avec le public. »
En effet, sur un défi, Isabelle s'est mise à l'accordéon et le beau-père de Philippe, Raymond Bonnet à la contre-basse.
Le présentant au dos de ses recueils, son éditeur écrira plus tard : « Il comprend vite que la poésie peut et doit ressusciter sur les planches et par la parole et décide de mettre en scène les textes qu'il écrit, compose également des chansons et sort la Muse sur les scènes des théâtres et des cafés-théâtres. Le rire et le silence émus du public l'encouragent à continuer dans le sens de l'invention et du délire verbal. »
Ce qui intéressait avant tout Philippe Garnier était d'inventer des mots, des histoires, des climats sonores. « Poète sur un pied », souffleur de vers et d'idées, il était un de ceux qui prenaient le mot Variété au sérieux.
Je suis cet espèce de mage
qui voyage
du stylo de la tête
et du langage.
Pour illustrer ces propos, voici un extrait des Mots qui penchent
Qui pleut ?
Il pleut
Qui ça « il » ?
La langue est pleine de fantômes
de trolls
de gnomes
et de sibylles
SAUVE QUI PEUT
Oui mais qui ?
Qui peut ?
Qui peut et
Qui pleut ?
C'est l'éternel dilemme
On peut d'ailleurs se demander
si ça ne pourrait pas être le même
qui ferait les deux !
Pourquoi celui qui pourrait pouvoir
ne pourrait-il aussi
pleuvoir ?
D'ailleurs mieux vaut franchement poser le problème ?
Qui peut et Qui pleut sont dans un bateau
Qui pleut...
C'est déjà de l'eau
mais
Qui peut
Qui peut tombe à l'eau
Qu'est-ce qui reste ?
Qui reste !
Oui mais qui est-ce ?
Qui est-ce
qui reste ?
Et puis dans ces cas-là je vous demande un peu
Qui sauve qui ?
Qui sauve Qui peut ?
Qui pleut ?
Qui reste ?
Le problème est complexe
En fait tout s'arrangerait pour le mieux
sauf
sauf qu'y pleut !
La vie est bizarre
il y a toujours quelque chose
qui ne va pas
quelque part
(extrait) in Les mots qui penchent, © Association des amis de Philippe Garnier, 1985, p.33/34
Le trio passe des auditions dans des cabarets et des cafés-théâtres. Il est engagé pour passer pendant vingt minutes avec d'autres artistes, au « Pétrin », nom prédestiné, car le spectacle se déroulait dans une cave et que la contrebasse ne passait pas par l'escalier, dit Isabelle .
Ils passent ensuite au « Bateau Ivre », rue Mouffetard, et au « Ricochet », et rédigent un document pour se faire connaître dans les Maisons des Jeunes et de la Culture.
Philippe écrit sans cesse des poèmes pour la scène et beaucoup de chansons qu'il accompagne lui-même à la guitare et intègre à ses spectacles. Il met autant d'opiniâtreté et de précision dans son travail d'écriture qu'il a de fantaisie et de trouvailles dans ses textes.
Les titres de ses spectacles intriguent beaucoup son public, L'homme aux doigts d'initiales, Haro sur l'arrosoir, Ni homme ni bulle, Les mots qui penchent, le souffleur de vers, certains d'entre eux donneront plus tard leurs noms à ses recueils.
Le trio est engagé pour plusieurs semaines à « La tanière », rue de la Glacière.
Dans un entretien personnel, Isabelle raconte :
« C'était un endroit extraordinaire tenu par un frère dominicain, une vraie salle de spectacle dans un couvent. Ça a été un lieu important pour nous. Nous y passions pour un spectacle entier, dans notre propre décor, pendant des périodes de trois semaines et à plusieurs reprises dans les années 1977-1978.
Les critiques voient notre spectacle et en parlent dans la presse. C'est l'occasion de rencontres fortes avec d'autres artistes, le“petit” Frère Jacques, par exemple, ou Éric Holland, qui chante alors René-Guy Cadou.
Philippe essaie de nouveaux textes, peaufine son spectacle , en réduit peu à peu la partie chansons.
Bien que ressentant des cousinages avec d'autres auteurs, Philippe éprouve le besoin de se définir en réaction aux critiques et le fait avec humour : « impossible de me confondre avec Prévert– beaucoup plus vieux – ou même Devos –beaucoup plus gros– ce que je fais, on peut le dire, ne ressemble à rien . »
En 1981, Philippe reçoit le prix du meilleur“one man show” au Festival de la Création.
En 1983, par un ami commun, il entre en contact avec la Fac Dauphine, où il donne un spectacle filmé en vidéo à la demande du responsable du département linguistique, qui envisage de faire travailler ses élèves sur son œuvre , formidable coup de chapeau à son talent de jongleur de mots !
Enfin, à Chalons-sur-Marne, ce spectacle est apprécié par quelqu'un dont la sœur est l'agent artistique de Philippe Avron, grâce à ce nouveau contact, le trio voit son calendrier se remplir . « Tout allait démarrer » dit Isabelle , pour conclure.
L'espiègle troubadour, farceur musicien, génial magicien aux doigts d'initiales, souffleur de vers, ni homme ni bulle et dresseur de mots qui penchent disparait en septembre 1984, victime d'un accident de la route.
Depuis longtemps, poursuit Isabelle, le public réclamait ses textes, Philippe voulait éditer des recueils correspondant à la qualité de sa poésie sur scène.
Des amis artistes étaient prêts à les illustrer mais cela prenait un certain temps. Le premier recueil, Les mots qui penchent, paraît après sa disparition, suivi de quatre autres ; ils sont disponibles sur internet et auprès de l'Association des amis de Philippe Garnier.
Le style
Je tricote
des mots
serrés
des mots tressés
verticaux
comme une cotte
des mots d'écaille
de reflet sur le dos
des mots
de perche ensoleillée
J'écris d'instinct
et de nervosité
le vent souvent
décoiffe mes papiers je peigne je peigne
mes cailloux sont d'eau plate
je rêve de ricocher
Ma maîtresse
aux yeux d'herbe
aux pudeurs d'hippocampe
ma maîtresse aux paupières
de pendule allumée
ma maîtresse
me manque
La beauté me provoque toujours des douleurs
enfantines
Dans la rue
telle femme croisée me fait pleurer
elle est si fine elle est si fine
il y a quelque chose
en moi qui ne veut pas s'envoler
je vis
dans un éclair
très lent
de mots qui fusent
mon art est à la craie
tracé sur le pavé
(je marche sur mes pas je crée
je cherche je mâche je m'use)
j'écris de joie empoisonnée
mes mots je connais bien leur fuite
mes mots de lèvres ouvertes
de prénoms échangés
mes mots de luth de vent tiédi
dans ton oreille offerte mes mots
de printemps partagé
mes assassins familiers mes cris
saurai-je jamais
ce que je tresse
et ce que je défais
Des gens me croisent éperdument
dans des couloirs
je vis debout
dans des wagons de hasard balloté
d'aiguillages
mes trains s'arrêtent un peu partout
Je rêve surtout je rêve
il y a longtemps que mon édredon
est redevenu nuage
que ma voix sur mes lèvres
s'est changée en pigeon
J'aime toute la vie
la vie
la vie
sa beauté de groseille
éclatée
de sang perlé
à ton oreille
ses reflets d'or ensanglantés
la transparence
des jupes
qui est complice du soleil
J'aime les mots
qui pétillent
les mots très hauts
comme les étoiles écarquillées
les mots qu'on boit
lentement comme de la limonade
les yeux fermés tu sais
avec une paille
le style
le style
d'huile bouillante
et d'eau troublée
le style de perle nue
de coquillage
le style qu'on voit dans l'oeil des billes
celui qu'on boit tout cru
dans la bouche
des filles
(extrait) in Le vendeur de murmures © Associations des amis de Philippe Garnier 1988, p.63à 66
****
Le sel nous est venu des larmes
Le sel nous est venu des larmes
en passant par la mer
Nos yeux
comme des galets polis
vont par deux
La marée gonfle et se retire
soupir
soupir de lune
ce qui va s'en vient
ce qui tue respire
Le soleil
n'est autre
qu'une façon de serrer très fort les paupières
Dans le cri
qu'y-a-t-il
dans le rire
du meurtre
de la mort de la surprise
du plaisir
Le mot port lui-même est équivoque
qu'on est obligé d'écrire
sous peine de parler de la peau
comme on parle du navire
ou comme on dévore quelque chose de rose
et de chaud
(extrait) ibid p.67/68
Philippe Garnier, poète et humoriste, se produisait dans des théâtres et des caves des artistes ; il mettait en scène et jouait des numéros loufoques accompagné à la contrebasse par un ami et à l'accordéon par sa compagne Isabelle Reinharez. Ses amis en ont rassemblé les textes dans Les mots qui penchent, 1985, Le souffleur de vers 1887, Le vendeur de murmures, L'homme aux doigts d'initiales,et Ni homme ni bulle, tous trois parus en 1988
Le préambule des Mots qui penchent nous décrit l'atmosphère de ces spectacles :
Noir dans la salle. Noir sur la scène. Silence... La voix claire d'un accordéon, le souffle rauque d'une contrebasse, trois notes de musique font soudain jaillir la lumière.
Une silhouette Stylisée, collant noir, gants blancs, écharpe rouge, chapeau mou s'avance sur le fil de la phrase.
Le visage s'anime, les mains virevoltent, les pieds dansent. Il dit les mots avec tout son corps ; Il les accompagne, léger, volatil, jusqu'au bout de ses gestes.
La plupart des textes demandent à être mis en voix car l'auteur y joue allègrement avec les sons et le sens.
L'introduction de L'homme aux doigts d'initiales parle en outre, de lettres en carton accrochées à des fils par l'auteur, poussées par le vent léger d'un accordéon et d'une contrebasse, qui devenaient sous la magie de ses doigts des Peaux-M (entendre poèmes) et continuent à pencher, à glisser, à sauter, à clochepier, à valser, à saluer : acrobates majuscules, minuscules comédiennes, initiales funambules, elles restent de vraies lettres de scène.
Entrée libre
L'entrée était libre
l'entrée était libre c'était marqué
l'entrée était libre
et c'était fermé
parfaitement
Alors visiblement
l'entrée elle
était libre
et je n'avais pas moi
la liberté d'entrer
elle était un peu forte celle-là
alors on ne se contentait plus dorénavant
d'y mettre des murs
dans la société
voilà maintenant qu'il y avait des portes
des portes à la liberté parfaitement
c'était lumineux vous comprenez
chaque jour
quotidiennement
on fermait comme ça innocemment
les portes de la liberté
l'air de ne pas y toucher
c'était cousu de fil blanc
« orchestré »
il fallait réagir
l'ouvrir nom de nom
puisqu'on voulait nous la boucler
Toi la porte attaquai-je
commence d'abord par la fermer
quand on affiche sa liberté
on a la pudeur au moins d'être légèrement
m'enfin tout de même
d'être légèrement entrebâillée
direz ce que vous voulez
c'était un raisonnement transparent
transparent comme une porte vitrée
Parce qu'elle était vitrée vous comprenez
vitrée
vous voyez ce que je veux dire
comme si dans la vie
il suffisait d'voir clair à travers
pour faire toute la lumière
sur la liberté
(…) extrait, in Ni homme ni bulle © Les mots qui penchent Association des amis de Philippe Garnier
1988 p.53/54/55
****
L'esprit de l'escalier
L'escalier avait de l'esprit pourtant
mais voyez
jamais au bon moment
non
Plutôt un petit peu après
pas sur le coup
à contretemps quoi
c'est ainsi qu'il ne faisait
en fait
rire que lui
ça donnait à son rire un goût un peu amer
un peu grinçant
Évidemment
évidemment l'escalier a une bonne nature
sur lui tout passe
tout glisse
du moins on le dit
parce que
quant au moral de l'escalier
qui peut vraiment savoir
sans se tromper
s'il monte
ou s'il descend
(extrait) in Ni homme ni bulle © Les mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier 1988 p.53/54
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Résurrection
Chevelu
barbu
tordu
trou-u
décrucifiu
dans la rue il criait
JE SUIS JÉSUS
JE SUIS JÉSUS
JE SUIS RESSUSCITU !!!
Té
lui dit l'athée
je suis ressusci-té !
Ressuscité ?...
Ressuscitu ! reprit Jésus
Enfin vous êtes têtu
lui dit l'athée
puisque je vous dis que c'est é
pas u
Té pas-z-u...
Té pas-z-u...
C'est qu'il y avait là de quoi troubler ce pauvre Jésus
lui dont la mission première
était tout de même
en revenant sur la terre
de porter la bonne parole
l'auguste parole
et donc de parler juste
Mon Dieu
fit Jésus
comme tout cela soudain me paraît embrouil...lu ?
Je comprends plé
plé du té du té du té !
Embrouil-lé
Je comprends plus...Du tout
Yé...Plus...Du tout !
Expliqua l'athée
Vous n'en avez plus mais moi j'en ai !...
dit aussitôt Jésus
toujours prêt à donner
Enfin disons j'en ai...
j'en eus ?
Reprit Jésus
décidément troublé
J'en ai j'en eus
ça se discute dit l'athée
laissez-moi vous expliquer
car là voyez-vous
vous vous égarez...
Et c'est à ce moment précis
moment enfin où tout allait être éclairci
que Jésus
dans sa bonté
choisit
pour faire plaisir à l'athée
de s'écrier
JE SUIS JESSÉ !
JE SUIS JESSÉ !
ZU
hurla spontanément l'athée
JE SUIS JÉSUS
JE SUIS RESSUCITÉ !
Comment comment ?
C'est vous Yésous ?
Demanda oun bossou
que les cris de l'athée
avaient brusquement réveillou
C'est vous Yésous ?
ZU
hurla une nouvelle fois l'athée
JE SUIS JÉ-SUS
JE SUIS RES-SUS-CI-TÉ !
Et le bossou de partir
et d'ameuter tout le monde
YÉSOUS EST RESSOUSCITOU
YÉSOUS EST RESSOUSCITOU
et tout le monde de venir et voir et toucher
Yésous ressouscitou
qui n'était autre
vous l'avez deviné
que l'athée
l'athée qui se voyant tout à coup encerclé
par une foule en délire
complètement exaltée
fut pris d'une telle envie de fuir
doublée d'une telle peur
d'être écrabouillé
qu'il se troubla lui aussi
et dans son délire
se mit à hueler d'une voix éperdue
JE SUIS L'ATHU
JE SUIS L'ATHU
NON
É
JE SUIS L'ATHU-É
ENFIN JE VEUX DIRE
JE SUIS L'ATHÉE !!!
Et quelqu'un
qui avait mal entendu
de crier
IL EST TATOUÉ IL EST TATOUÉ
et la foule de reprendre
et scander
IL EST TATOUÉ
IL EST TATOUÉ
et tout le monde de vouloir tâter l'athu
de vouloir tâter l'athée
de vouloir tâter l'athée tatoué
et de finir par le tuer !
(extrait) in Les mots qui penchent Association des amis de Philippe Garnier, 1985, p.41à 45
****
La vie
Il se peut qu'on se sente tout doucement partir
qu'on s'en aille avec soin au loin sans savoir
Qu'on se prenne à la brume
Qu'on aime ne plus se voir
Qu'épais lent inquiet avec un œil de lune de miel
on ne meure plus d'avoir manqué
les racines communes
les parentés
l'essentiel
Il se peut après tout qu'on ait sauvé la mise
que ce soit la vie mal saisie mal comprise
qui soit cause cause de tout
qui s'y soit mal prise
Sûre d'elle et du temps tranquillement éternelle
depuis que les hommes gisent n'est-ce-pas
on la comprend
Il se peut après tout qu'on ait sauvé la mise.
In Le vendeur de murmures, © Les mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1988, p.73/74
****
Je suis un chien mouillé
Une voix quelque part
me souffle que pour ne pas mourir
il suffit de graver sa douleur dans la cire
ou bien de se planter dans les tripes
une pointe bic
et du papier
alors j'écris
j'écris quand il ne faudrait plus graver ses mots
que sur le marbre
depuis que chacun sait que le papier n'est autre
que le sang des arbres qui a coulé
(extrait) ibid p.57
Depuis, plusieurs de ses textes, dont Qui pleut, La révolte des objets, La caisse à dire,ont été repris et mis en scène.
Cet article trouve en partie sa source dans un dossier de la revue Rencontre-Poésie (n°92) de l'Université pour Tous de Saint-Maur des Fossés, dossier paru en octobre 1993. Puisse La Pierre et le Sel contribuer ainsi à la mémoire d'un artiste qui était appelé à devenir un grand de l'écriture et de la scène et au rayonnement posthume de son œuvre.
Bibliographie
- Les mots qui penchent, © Association des amis de Philippe Garnier, 1985
- Les souffleur de vers, © Les Mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1987
- Le vendeur de murmures, © Les Mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1988
- L'homme aux doigts d'initiales, © Les Mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1988
- Ni homme ni bulle, © Les Mots qui penchent, Association des amis de Philippe Garnier, 1988
Internet
- Sur le site Critiques Libres
- Sur Theatre online.com
- Sur poésie en arrosoir
Contribution de Roselyne Fritel
J'ai eu la chance de le voir sur scène avant son départ en Avignon, plus tard de redire ses mots dans le spectacle "le souffleur de vers" et d'avoir quelques photocopies de ses textes tapés à la machine.Plus le temps passe, moins j'oublie sa poésie, celui qui voyageait "du stylo, de la tête et du langage", aujourd'hui il ressemblerait à son "vendeur de murmures":
"Il continuait d'aller à pied
Comme quand il était petit
Alors, bien sûr, ce qu'il disait
On l'entendait à peine
Mais quand il en parlait
toujours avec passion
De ce qu'il avait murmuré
Lui même
La veille
Dans la solitude de sa propre maison
Je vous jure que cela valait la peine
On était payé de frissons
Ces discours avaient même cette qualité peu ordinaire
De vous laisser aux entrailles un nœud compliqué
Qu'ensuite on ne pouvait plus défaire"
Voilà l'expression même de la poésie de Philippe Garnier,il nous parle de ce "qui nous noue, nous noue depuis qu'on est né".Bérengère Gilberton
Rédigé par : Bérengère Gilberton | 08 février 2020 à 15:21
Hommage à Philippe Garnier avec le clip réalisé par Mario Hacquard : "Je me souviens".
Série "Une Voiture-Une Chanson".
Musique de Lydia Domancich, paroles de Philippe Garnier.
Avec Lorène de Ratuld.
http://www.youtube.com/watch?v=5IHmWrC8jFw
Rédigé par : Mario H. | 05 janvier 2013 à 15:59
Philippe ! Quel bonheur de le voir voyager sur le net; merci de nous le faire lire à nouveau ! Le net... qu'en aurait-il fait ? Outil de partage pour ses mots fous, précis, tendres aussi, qui nous emmenèrent si loin... Merci pour ce moment d'émotion qui évoque des souvenirs toujours si présents !
Rédigé par : christophe Gruner | 23 janvier 2012 à 12:34
J'ai aimé Philippe. C'était un homme "aimable" au sens fort qui suscitait l'amitié et une douce fraternité. Je me souviens sa voiture qui bruissait de l'amour qu'il partageait avec Isabelle. J'ai adoré son spectacle vu à la Tanière. Une véritable poésie s'en dégageait, mélange d'émotion, d'humour, de jeux de miroir sur les mots et leur invitation au voyage. Philippe est parti bien trop tôt dans leur sillage. Il a laissé des orphelins. Je ne l'ai jamais oublié.
Merci de nous le rendre un peu.
Claude Lévi Alvarès
Rédigé par : Claude Lévi Alvarès | 13 janvier 2012 à 08:31
On ne peut s'empêcher de sourire en relisant ces textes d'un garçon fascinant, rencontré trop tard et parti bien trop tôt. Merci pour ce rayon de soleil tant bienvenu qu'inattendu.
Rédigé par : Dominique Mathieu | 10 janvier 2012 à 20:46