Le
printemps peut revenir sur un arbre embrasé,
sur un banc où
l’homme dort à poings fermés.
On redoute toujours une terre
écrasée :
le printemps, c’est le cri si douloureux de
mai
Comment revenir à la simple espérance
une neige qui
laisse la place à l’herbe haute,
d’une mer étonnée de
poissons en souffrance
et d’un ciel accaparé par des engins
sans faute ?
C’est la faux de la mort qui fauche et non
la nôtre ;
il y aura des épis pour ceux qui survivront,
des
sources, des étangs nacrés par leurs courants
et le chant sans
répit d’un oiseau qui vivote.
Son nid est défoncé
et
ses œufs sont brisés,
un triste oiseau qui vient becqueter le
printemps.
In « Chacun vient avec son silence » - Poèmes clefs 1985 - © Éditions Points 2009 – P. 148
Jean Cayrol a déjà fait l’objet d’une présentation par Jean Gédéon dans La Pierre et le Sel .
Contribution de Hélène Millien
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