Le 20 juillet 1945, meurt à Paris, Paul Valéry, un monument de la littérature. On lui fait des funérailles nationales, couronnement d’un ensemble de reconnaissances officielles.
Né en 1871, à Sète, d’un père corse et d’une mère génoise, il fait des études de droit, commence à écrire de la poésie, influencée par les symbolistes, et en 1894, installé à Paris, il commence à travailler comme rédacteur au ministère de la guerre, où il se lie avec Paul Léautaud.
Dans la nuit du 4 au 5 octobre 1892, en séjour à Gènes, il connaît une grave crise existentielle à la suite de laquelle il choisit de privilégier l’objectivité de la pensée rationnelle au détriment des imprécisions et du flou liés à la poésie. Sa personnalité sera, à partir de ce moment, partagée entre deux rives contradictoires, et comme l’indique J.M. Maulpoix dans un article sur le poète, publié au Mercure de France dans le livre d’essais La poésie malgré tout, :
[…] « D'un côté donc, un poète qui appartient au passé, de l'autre un aventurier de l'esprit et un vigilant garde-fou de l'écriture, que la modernité honore comme un modèle, allant jusqu'à lui emprunter l'un de ses titres, Tel Quel, pour en faire son drapeau. Quel lien logique unit ces deux visages apparemment contradictoires? Il semble bien que par fidélité aux exigences de l'esprit, Paul Valéry ait pris le parti de n'écrire que des vers anachroniques. Placée sous haute surveillance, sa poésie est désuète par restriction délibérée de son champ et de ses pouvoirs. Entendue en termes de métier et d'« exercice », conçue comme une « fête de l'intellect », contrainte de ne jamais satisfaire son envie de « perdre la tête », elle ne pouvait guère devenir qu'un chant sans poème, une langue faite pour embaumer le désir et non pour le formuler, une parole vide à force de se vouloir pure.
Si Paul Valéry va ainsi boitant et apparaît coupé en deux au plan de sa réception littéraire, c'est qu'il a lui-même établi un rigoureux partage entre son expérience de la pensée et son exercice du poétique. L'on observera ici, tout d'abord, une disproportion flagrante : d'un côté deux cents pages de vers, de l'autre dix fois plus de prose, complétées par quelques 700 cahiers, soit des milliers de feuillets de réflexions diverses. Considérée dans son ensemble, cette œuvre offre le premier exemple d'un ensevelissement de la création poétique sous un métalangage qui la réduit à l'insignifiance. Elle inaugure le temps de ce qu'Yves Bonnefoy appelle « l'excarnation ».Comment poésie et réflexion n'entretiendraient-elles pas des relations conflictuelles, quand ce sont deux modes d'approche opposés du « problème d'être »? L'une réclame un aveuglement que l'autre lui refuse; l'une ne saurait aller sans dépossession ni chimères, quand l'autre exige avant tout de la maîtrise et de l'intelligibilité. D'un côté l'objectivité de l'esprit, de l'autre la subjectivité de la voix; d'un côté l'agressive lucidité de l'intelligence qui dénie au poète son statut de « préposé aux choses vagues », qui a horreur du flou et qui s'en prend violemment aux illusions des sentiments, comme à tous les idiomes de hasard; de l'autre une expérience du poétique comme incertitude, pulsion, travail du « moi », goût de la fiction et de la sensualité... Ce sont deux manières d'aller, deux façons de questionner ou de répondre qui s'affrontent : là où l'esprit demeure foncièrement mobile et mobilisateur, là où il répète l'impossibilité de saisir une origine, un « point fixe » à partir duquel on rebâtirait pour de bon l'édifice du savoir, la poésie quant à elle s'applique à fixer des images et implique un mode particulier d'installation dans le provisoire; elle préserve et réitère cette origine même dont l'intelligence répète que la saisie est impossible.
Entre ces deux postulations adverses, Paul Valéry a fait son choix: dans son travail, la réflexion tiendra en respect la poésie, elle lui interdira de trop se prendre au sérieux et ne l'autorisera guère qu'à faire figure de «jeu » gratuit: « Je me fis une poésie privée d'espoir, qui n'avait d'autre fin, et presque d'autre loi, que de m'instituer une manière de vivre avec moi, pendant une partie de mes journées » écrit-il dans Mélange, confinant ainsi l'exercice poétique dans le statut d'écriture supplémentaire, de conversation bourgeoise, intime et désillusionnée, entre lui et lui-même. » […]
En 1900, Paul Valéry épouse Julie Gobillard, petite-nièce du peintre Berthe Morisot, et en 1920 , il rencontre la poétesse Catherine Pozzi qui vient de rompre son mariage avec Edouard Bourdet et avec laquelle il aura une liaison jusqu’en 1927.
Après un temps consacré à écrire des essais et des ouvrages de réflexions consignées au jour le jour sur des cahiers, il revient, sous l’influence de Gide, à la poésie, avec La Jeune Parque publiée chez Gallimard, un long poème formel de cinq cents vers décrivant le combat intérieur d’une jeune femme tiraillée, comme Valéry, entre le corps et l’esprit.
La jeune Parque
Qui
pleure là, sinon le vent simple, à cette heure
Seule,
avec diamants extrêmes ?…Mais qui pleure,
Si
proche de moi-même au moment de pleurer ?
Extrait, in Anthologie de la poésie française, Marcel Jullian, © Fixot 1991 p. 309
Quelques années plus tard, en 1920, il fait paraître un autre grand poème Le Cimetière marin, et un recueil intitulé Album de vers anciens, dans lequel il reprend un certain nombre de poèmes de jeunesse, tous marqués d’un parti pris formel.
En 1922, dans la même veine et en continuant de privilégier la forme plutôt que l’inspiration, il publie le recueil Charmes.
Voici des extraits des uns et des autres :
Un feu distinct…
Un
feu distinct m'habite, et je vois froidement
La violente vie
illuminée entière...
Je ne puis plus aimer seulement qu'en
dormant
Ses actes gracieux mélangés de lumière.
Mes
jours viennent la nuit me rendre des regards,
Après le premier
temps de sommeil malheureux ;
Quand le malheur lui-même est dans
le noir épars
Ils reviennent me vivre et me donner des yeux.
Que
si leur joie éclate, un écho qui m'éveille
N'a rejeté qu'un
mort sur ma rive de chair,
Et mon rire étranger suspend à mon
oreille,
Comme à la vide conque un murmure de mer,
Le
doute, — sur le bord d'une extrême merveille,
Si
je suis, si je fus, si je dors ou je veille ?
Poésies © Le grand livre du mois, Album de vers anciens 1996, p. 25
****
Profusion du soir
Du
soleil soutenant la puissante paresse
Qui plane et s'abandonne à
l’œil contemplateur,
Regard !... Je bois le vin céleste, et je
caresse
Le grain mystérieux de l'extrême hauteur.
Je
porte au sein brûlant ma lucide tendresse,
Je joue avec les feux
de l'antique inventeur ;
Mais le dieu par degrés qui se
désintéresse
Dans la pourpre de l'air s'altère avec
lenteur.
Laissant dans le champ pur battre toute l'idée,
Les
travaux du couchant dans la sphère vidée
Connaissent sans
oiseaux leur entière grandeur.
L'Ange frais de l’œil nu
pressent dans sa pudeur,
Haute nativité d'étoile élucidée,
Un
diamant agir qui berce la splendeur...
Ibid
p. 35
****
Cantique des colonnes
Douces
colonnes, aux
Chapeaux garnis de jour,
Ornés de vrais
oiseaux
Qui marchent sur le tour,
Douces colonnes,
ô
L'orchestre de fuseaux !
Chacun immole son
Silence à
l'unisson.
— Que portez-vous si haut,
Égales radieuses
?
— Au désir sans défaut
Nos grâces studieuses !
Nous
chantons à la fois
Que nous portons les cieux !
Ô seule et
sage voix
Qui chantes pour les yeux !
Vois quels hymnes
candides !
Quelle sonorité
Nos éléments limpides
Tirent
de la clarté !
Si froides et dorées
Nous fûmes de nos
lits
Par le ciseau tirées,
Pour devenir ces lys !
De
nos lits de cristal
Nous fûmes éveillées,
Des griffes de
métal
Nous ont appareillées.
Pour affronter la lune,
La
lune et le soleil,
On nous polit chacune
Comme ongle de
l'orteil !
[…]
Poésies
© Le grand livre du mois, Charmes, 1996, p.61/62.
****
L’abeille
Quelle,
et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille,
Je
n'ai, sur ma tendre corbeille,
Jeté qu'un songe de
dentelle.
Pique du sein la gourde belle,
Sur qui l'Amour
meurt ou sommeille,
Qu'un peu de moi-même vermeille
Vienne à
la chair ronde et rebelle !
J'ai grand besoin d'un prompt
tourment
Un mal vif et bien terminé
Vaut mieux qu'un supplice
dormant !
Soit donc mon sens illuminé
Par cette infime
alerte d'or
Sans qui l'Amour meurt ou s'endort !
Ibid
p. 65
****
Poésie
Par
la surprise saisie,
Une bouche qui buvait
Au sein de la
Poésie
En sépare son duvet :
— Ô ma mère
Intelligence,
De qui la douceur coulait,
Quelle est cette
négligence
Qui laisse tarir son lait !
À peine sur ta
poitrine,
Accablé de blancs liens,
Me berçait l'onde
marine
De ton cœur chargé de biens ;
À peine, dans ton
ciel sombre,
Abattu sur ta beauté,
Je sentais, à boire
l'ombre,
M'envahir une clarté !
Dieu perdu dans son
essence,
Et délicieusement
Docile à la connaissance
Du
suprême apaisement,
Je touchais à la nuit pure,
Je ne
savais plus mourir,
Car un fleuve sans coupure
Me semblait me
parcourir...
Dis, par quelle crainte vaine,
Par quelle
ombre de dépit,
Cette merveilleuse veine
À mes lèvres se
rompit ?
Ô rigueur, tu m'es un signe
Qu'à mon âme je
déplus !
Le silence au vol de cygne
Entre nous ne règne plus
!
Immortelle, ta paupière
Me refuse mes trésors,
Et la
chair s'est faite pierre
Qui fut tendre sous mon corps
Des
deux même tu me sèvres,
Par quel injuste retour ?
Que
seras-tu sans mes lèvres ?
Que serai-je sans amour ?
[…]
Ibid
p. 66/67
****
La ceinture
Quand
le ciel couleur d'une joue
Laisse enfin les yeux le chérir
Et
qu'au point doré de périr
Dans les rosés le temps se
joue,
Devant le muet de plaisir
Qu'enchaîné une telle
peinture,
Danse une Ombre à libre ceinture
Que le soir est
près de saisir.
Cette ceinture vagabonde
Fait dans le
souffle aérien
Frémir le suprême lien
De mon silence avec ce
monde...
Absent, présent... Je suis bien seul,
Et sombre,
ô suave linceul.
Ibid
p. 70
****
La dormeuse
Quels
secrets dans son cœur brûle ma jeune amie,
Âme par le doux
masque aspirant une fleur ?
De quels vains aliments sa naïve
chaleur
Fait ce rayonnement d'une femme endormie ?
Souffle,
songes, silence, invincible accalmie,
Tu triomphes, ô paix plus
puissante qu'un pleur,
Quand de ce plein sommeil l'onde grave et
l'ampleur
Conspirent sur le sein d'une telle ennemie.
Dormeuse,
amas doré d'ombres et d'abandons,
Ton repos redoutable est chargé
de tels dons,
Ô biche avec langueur longue auprès d'une
grappe,
Que malgré l'âme absente, occupée aux enfers,
Ta
forme au ventre pur qu'un bras fluide drape,
Veille ; ta forme
veille, et mes yeux sont ouverts.
Ibid
p. 71
****
Le sylphe
Ni
vu ni connu
Je suis le parfum
Vivant et défunt
Dans le vent
venu !
Ni vu ni connu,
Hasard ou génie ?
À peine venu
La tâche est finie !
Ni lu ni compris ?
Aux meilleurs
esprits
Que d'erreurs promises !
Ni vu ni connu,
Le
temps d'un sein nu
Entre deux chemises !
Ibid p. 93
****
L’insinuant
Ô
Courbes, méandre,
Secrets du menteur,
Est-il art plus
tendre
Que cette lenteur ?
Je sais où je vais,
Je t'y
veux conduire,
Mon dessein mauvais
N'est pas de te
nuire..
(Quoique souriante
En pleine fierté,
Tant de
liberté
La désoriente !)
Ô Courbes, méandre,
Secrets
du menteur,
Je veux faire attendre
Le mot le plus tendre.
Ibid p. 94
****
La fausse morte
Humblement,
tendrement, sur le tombeau charmant,
Sur l'insensible
monument,
Que d'ombres, d'abandons, et d'amour prodiguée,
Forme
ta grâce fatiguée,
Je meurs, je meurs sur toi, je tombe et je
m'abats,
Mais à peine abattu sur le sépulcre bas,
Dont la
close étendue aux cendres me convie,
Cette morte apparente, en
qui revient la vie,
Frémit, rouvre les yeux, m'illumine et me
mord,
Et m'arrache toujours une nouvelle mort
Plus précieuse
que la vie.
Ibid p. 95
****
Le cimetière marin
Ce
toit tranquille, où marchent des colombes,
Entre les pins
palpite, entre les tombes ;
Midi le juste y compose de feux
La
mer, la mer, toujours recommencée !
Ô récompense après une
pensée
Qu'un long regard sur le calme des dieux !
Quel pur
travail de fins éclairs consume
Maint diamant d'imperceptible
écume,
Et quelle paix semble se concevoir !
Quand sur l'abîme
un soleil se repose,
Ouvrages purs d'une éternelle cause,
Le
Temps scintille et le Songe est savoir.
Stable trésor, temple
simple à Minerve,
Masse de calme, et visible réserve,
Eau
sourcilleuse, Œil qui gardes en toi
Tant de sommeil sous un voile
de flamme,
Ô mon silence !... Édifice dans l'âme,
Mais
comble d'or aux mille tuiles, Toit !
Temple du Temps, qu'un seul
soupir résume,
À ce point pur je monte et m'accoutume,
Tout
entouré de mon regard marin ;
Et comme aux dieux mon offrande
suprême,
La scintillation sereine sème
Sur l'altitude un
dédain souverain.
Comme le fruit se fond en jouissance,
Comme
en délice il change son absence
Dans une bouche où sa forme se
meurt,
Je hume ici ma future fumée,
Et le ciel chante à l'âme
consumée
Le changement des rives en rumeur.
Beau ciel,
vrai ciel, regarde-moi qui change !
Après tant d'orgueil, après
tant d'étrange
Oisiveté, mais pleine de pouvoir,
Je
m'abandonne à ce brillant espace,
Sur les maisons des morts mon
ombre passe
Qui m'apprivoise à son frêle mouvoir.
L'âme
exposée aux torches du solstice,
Je te soutiens, admirable
justice
De la lumière aux armes sans pitié !
Je te rends pure
à ta place première :
Regarde-toi !… Mais rendre la
lumière
Suppose d’ombre une morne moitié.
[…]
Le
vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air
immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir
des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez,
vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où
picoraient des focs !
Ibid
p. 110/111
****
Insinuant II
Folle
et mauvaise
Comme une abeille
Ma lèvre baise
L'ardente
oreille.
J'aime ton frêle
Étonnement
Où je ne
mêle
Qu'un rien d'amant.
Quelle surprise...
Ton sang
bourdonne.
C'est moi qui donne
Vie à la brise...
Dans
tes cheveux
Tendre et méchante
Mon âme hante
Ce que je
veux.
Poésies © Le grand livre du mois, Pièces diverses de toute époque, 1996.p. 201
****
L’oiseau cruel…
L'oiseau
cruel toute la nuit me tint
Au point aigu du délice d'entendre
Sa
voix qu'adresse une fureur si tendre
Au ciel brûlant d'astres
jusqu'au matin.
Tu perces l'âme et fixes le destin
De tel
regard qui ne peut se reprendre ;
Tout ce qui fut tu le changes en
cendre,
Ô voix trop haute, extase de l'instinct...
L'aube
dans l'ombre ébauche le visage
D'un jour très beau qui déjà ne
m'est rien
Un jour de plus n'est qu'un vain paysage,
Qu'est-ce
qu'un jour sans le visage tien ?
Non !... Vers la nuit mon âme
retournée
Refuse l'aube et la jeune journée.
Ibid p. 203
****
À l’aurore
À
l'aurore, avant la chaleur,
La tendresse de la couleur ;
À
peine éparse sur le monde,
Étonne et blesse la douleur.
Ô
Nuit, que j'ai toute soufferte,
Souffrez ce sourire des cieux
Et
cette immense fleur offerte
Sur le front d'un jour
gracieux.
Grande offrande de tant de rosés,
Le mal vous
peut-il soutenir
Et voir rougissantes les choses
À leurs
promesses revenir ?
J'ai vu se feindre tant de songes
Sur mes
ténèbres sans sommeil
Que je range entre les mensonges
Même
la force du soleil,
Et que je doute si j'accueille
Par le
dégoût, par le désir,
Ce jour très jeune sur la feuille
Dont
l'or vierge se peut saisir.
Ibid
p. 204/205
****
La caresse
Mes
chaudes mains, baigne-les
Dans les tiennes... Rien ne calme
Comme
d'amour ondulés
Les passages d'une palme.
Tout familiers
qu'ils me sont,
Tes anneaux à longues pierres
Se fondent dans
le frisson
Qui fait clore les paupières
Et le mal s'étale,
tant,
Comme une dalle est polie,
Une caresse l'étend
Jusqu'à
la mélancolie.
Ibid p. 211
****
Chanson à part
Que
fais-tu? De tout.
Que vaux-tu ? Ne sais,
Présages,
essais,
Puissance et dégoût...
Que vaux-tu ? Ne sais...
Que
veux-tu ? Rien, mais tout.
Que sais-tu ? L'ennui.
Que
peux-tu ? Songer.
Songer pour changer
Chaque jour en nuit.
Que
sais-tu ? Songer
Pour changer d'ennui.
Que veux-tu ? Mon
bien.
Que dois-tu ? Savoir,
Prévoir et pouvoir
Qui ne sert
de rien.
Que crains-tu ? Vouloir.
Qui es-tu ? Mais rien !
Où
vas-tu ? À mort.
Qu'y faire ? Finir,
Ne plus revenir
Au
coquin de sort.
Où vas-tu ? Finir.
Que faire ? Le mort
Ibid p. 212
Après la première guerre mondiale, et avec le grand succès rencontré par sa poésie, il va devenir une sorte de poète « officiel » que les pouvoirs publics vont littéralement noyer sous les honneurs. Il sera, tour à tour, Président du Pen Club, élu à l’Académie française, membre du conseil des musées nationaux, administrateur du centre universitaire méditerranéen de Nice, président de la chaire de poétique au Collège de France, président d’honneur de la SACEM, etc…
Son œuvre véritable se situe, plutôt que sa poésie, dans ses travaux de réflexions où l’intelligence concrète et la curiosité intellectuelle priment sur les essais d’appréhension poétiques de l’indicible qu’il a toujours considérés comme inutiles.
Bibliographie partielle
-
Album de vers anciens © Poésie/Gallimard, 1966
-
La jeune Parque, © Poésie/Gallimard, 1974
-
Poésie Perdue © Poésie/Gallimard, 2000
-
Eupalinos ou l’architecte, © de Fallois, 2008
Internet
-
Un article sur Wikipedia
-
Le cimetière marin, texte intégral.
Contribution de Jean Gédéon
Commentaires