Dans le microcosme poétique, il existe une phalange d’hommes dont il faut saluer très fort le courage et la passion. Ce sont les revuistes qui vouent leur vie de passeur aux autres, au détriment bien souvent de leur travail poétique personnel. Ils sont généralement implantés en province et sont donc un rouage essentiel permettant à la poésie contemporaine de survivre localement à son éternel coma prolongé.
Parmi eux, il en est un qui s’appelle Jean-Pierre Lesieur.
Né en 1935 à Paris, ce poète, comme on peut le deviner à travers ce qu’il écrit, est un homme généreux et ouvert aux autres. Il a su conserver son âme d’adolescent en brandissant haut et fort, aussi souvent que nécessaire, le drapeau de la révolte contre les injustices subies par les démunis face aux puissants.
Et comme Georges Cathalo l’a écrit à son sujet dans la revue Texture :
« Jean-Pierre Lesieur peut être considéré à juste titre comme l’un des plus brillants revuistes de notre époque. En effet, après avoir participé à la belle aventure de la revue Le Puits de l’Ermite de 1965 à 1975, il avait fondé Le Pilon (1976/1982), une revue artisanale tout à fait atypique. Parvenu à la retraite, on aurait pu croire que Lesieur allait couler des jours paisibles, mais pas du tout puisque depuis dix ans, il anime une nouvelle revue intitulée Comme en poésie.
Dès le premier numéro, il fit appel à quelques confrères aussi passionnés que lui et à quelques proches. Des 28 pages du début, la revue passa à 32 puis à 44 et enfin à 64. Pour l’instant, Lesieur s’en tient là même s’il a dans ses cartons de quoi remplir bien plus de pages avec les écrits de centaines de poètes de tous horizons. »
Sur son site internet, il présente ainsi Comme en Poésie :
« Revue de poésie sur papier et sur internet, qui prendra la poésie à bras le corps partout par où on peut la saisir.
Elle privilégie le poème, mais est aussi ouverte à différentes formes d'écritures, de dessins, de photos, de chanson, de performances, de mail art, de petites annonces humoristiques, de contes, de nouvelles, etc...
"comme en poésie", ne fera pas d'exclusive poétique, mais recherchera une qualité d'écriture et d'originalité en faisant la chasse aux clichés, redites, traces informelles, doublons, minauderies, copies, piratage..
"comme en poésie" se veut un lieu de discussion et d'ouverture sur la poésie en train de se faire, sans oublier ce que nous devons aux poètes passés qui écriraient différemment aujourd'hui.
Les activités tournant autour de la revue se détermineront en fonction des propositions de chacun de tous, des moyens et de moi.
Publications, rencontres, correspondance, tract, manifestations, aide, nouvelles de chacun et des autres en poésie, actualité de la poésie.
Comme une lettre à la poste (tract par ordinateur) envoyé gratuitement.
Anthodétail. (anthologie permanente de poètes actuels).
Poésie à l'école (il y a beaucoup à dire et à faire).
Merci de me contacter et de me dire ce que vous pensez de la revue même si ce n'est pas des louanges, c'est en causant qu'on progresse. »
Jean-Pierre Lesieur a choisi de donner au plus grand nombre une chance de publication en réservant à chacun, seulement une ou deux pages de la revue, contrairement à Contre-Allées, par exemple, qui donne souvent plus d’espace aux auteurs retenus, Cela signifie que depuis l’origine, environ 500 poètes ont vus clignoter pour eux une petite lueur de notoriété grâce à cette publication dans « comme en poésie ».
Certains des numéros sont consacrés à un thème fédérateur : le numéro 50, par exemple, est entièrement dédié à Jean L’Anselme, décédé en 2011 ; ou le numéro 55, consacré, sous la houlette de Hervé Mesdon, aux poètes originaires ou ayant des affinités avec la Bretagne.
Dans chaque numéro, on trouve, outre l’éditorial du maître de maison, des notes critiques sur les dernières éditions en recueils ou revues ramassées en une ou deux pages.
Et la revue n’étant pas prisonnière de subventions officielles et ne vivant que par la fidélité de son lectorat, il est important de la soutenir en s’abonnant. (12€/an, soit le prix d’un petit bouquin…)
Internet
Contribution de Jean Gédéon
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