Né à paris en 1968, Matthieu Baumier, écrivain, est l’auteur de plusieurs livres et essais publiés chez Raphaël de Surtis, Les belles lettres et Flammarion, puis, à partir de 2010 de textes poétiques parus dans de nombreuses revues littéraires en France, aux États-Unis, au Canada, en Argentine, en Australie et en Angleterre.
En 2013, il a publié un premier recueil de poésie (Le silence des pierres, éditions Le Nouvel Athanor.)
Aujourd’hui, il consacre une grande partie de son temps à faire passer la poésie des autres, à travers la revue hebdomadaire en ligne intitulée Recours au poème, qu’il a fondée en mai 2012, avec Gwen Garnier Duguy et dont il est le rédacteur en chef.
Dans leur texte de présentation ci-dessous, ces auteurs se disent ouverts à toutes les écritures, de France ou d’ailleurs :
Recours au Poème est un magazine international hebdomadaire de poésie publié on line. Nous considérons que le retrait de la poésie est une apparence. En réalité jamais le Poème n’a eu de rôle aussi important dans le monde qu’en cette époque troublée.
Nous voulons rassembler avec l’aide des technologies de la modernité ce qui est poétiquement épars, en différentes langues, dans un magazine diffusé à l’échelle mondiale, publiant des poètes venus de tous les horizons, de toutes générations, de toutes notoriétés, en un geste décisif : le geste poétique. Il s’agira de mettre sur le devant de la scène ce qui en forme la pierre d’angle : Le Poème.
Il n’est aucun humain en dehors du Poème et c’est à ce dernier qu’il convient d’avoir recours si nous souhaitons être frères.
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Hebdomadaire, Recours au Poème émet depuis mai 2012.
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Dans chacun de ses sommaires, le lecteur trouvera :
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des textes de cinq poètes venus du monde entier,
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des chroniques personnelles écrites par des poètes,
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des hommages, des études sur des poètes,
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des poésies, des langages poétiques,
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une revue des revues,
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un entretien mensuel,
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des critiques de recueils ou d’essais sur la poésie.
Et comme l’indique un des lecteurs de la revue :
« Un jour, je reçois dans ma boîte aux lettres le numéro quatre de Recours au poème. Je suis surpris, un peu intéressé. Sur le moment, guère plus, je l’avoue. Mais je prends soin de classer ce numéro dans un dossier. Les semaines, les mois passent, je reçois les numéros suivants ; mon intérêt croît, je lis avec curiosité, enthousiasme parfois.
Croient-ils que la poésie, un jour peut-être, changera le monde ? je ne le pense pas. Ils sont jeunes et plein d’allant ; ils ne sont pas naïfs.
En revanche, s’ils imaginent qu’elle le devrait si elle pouvait, alors je partage avec eux cette vue.Je leur souhaite, de tout cœur, de ne pas se décourager. De continuer, persévérer. C’est difficile.
Or, si la poésie ne change pas le monde, elle change notre vie. »
Et voici, en guise d’apéritif, un extrait d’un poème du poète syrien Omar Youssef souleimane,intituléJe ne suis plus personne, publié dans le dernier numéro 77 :
Je connais ce couchant qui sommeille sur le dos d'un chien roux
Je connais ce nuage aguicheur comme les vêtements d'une adolescente
Je connais les murs blancs de l'enfance
Je connais l'odeur de propreté qui se promène nue devant les boutiques
Je connais la griffure du chat gravée sur le trottoir de l'immeuble
C'est mon village
Mais où sont les pierres lavées par la fumée
Où est l'odeur de poudre si proche
Où est mon frère, et je nous vois debout sur le balcon à attendre les égorgeurs
Et aussi, dans le même numéro, un article intéressant de Jean-Pierre Brèthes sur Odile Caradec, intitulé La timidité étincelante, et qui débute ainsi :
« Quand je songe à Odile Caradec, je vois aussitôt se profiler dans ma mémoire des poèmes primesautiers, fantaisistes, concrets, charnels, qui nous montrent comment désapprendre le monotone, des poèmes propres à célébrer l'illumination des arbres à l'intérieur des âmes, tant il est vrai que nous en avons bien besoin, surtout nous qui vieillissons. Car Odile, à plus de quatre-vingts ans, a gardé un esprit étonnamment vif, avec aussi le goût de nous rapprocher de l’animal le plus humble, auquel elle rend hommage, comme avant elle le Béarnais Francis Jammes : Or dis-toi bien ceci : tout poème terminé / (l’est-il jamais ?) / ne vaut pas le formidable braiment de l’âne, et elle ajoute : Que ne puis-je braire pour dire ma pleine / satisfaction »
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Contribution de Jean Gédéon
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