Le Christ étendu
Comme une écharpe abandonnée
Comme un mouchoir de jeune fille
Il y a un homme étendu dans la prairie
Il y a un homme
Il y a quelqu'un derrière l'oseraie
Derrière la pluie là-bas
Derrière
Nul vêtement ne le protège
Et la terre
La terre par tous les temps
Est froide comme la neige
– Nous allumerons un grand feu
Avec des bûches de chêne
– Nous le mettrons dans la chambre des vieux
Sous des couvertures de laine
– Mon mal n'est mal que d'un moment
O bonnes gens – mes bonnes gens !
N'en ayez nul souci ni peine !
Mais cependant qu'on le soulève
Et qu'on entend au loin la pluie
Comme un oiseau frapper du bec
Contre les vitres de la nuit
Son cœur s'échappe en pierreries
Dans le ciel noir de la prairie.
In Poésie la vie entière, L'aventure n'attend pas le destin 1947-1948, © Seghers 1977, p.235/236
Le cœur de René Guy battait en particulier pour Hélène sa femme, elle-même poète. Après le décès de René, elle passera sa vie à promouvoir la poésie de ce dernier. Nous vous invitons donc à consulter le site internet portant leur deux noms et proposant, en écho, un poème de chacun d'eux mais également le site d'Esprits Nomades, qui propose un large échantillon de ses poèmes.
Internet
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Site officiel René Guy Cadou
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Sur Esprits nomades
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Dans La Pierre et le Sel, un article consacré à Hélène Cadou
Contribution de Roselyne Fritel
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