À ceux qui voudraient vivre
Il suffit de faire un pas, pour se cogner le cœur
À des barreaux de honte, poisseux comme le sang.
Il suffit de faire un pas, pour se briser une aile
Ainsi qu’une hirondelle
Contre un poteau de haine, dressé comme un étau
Il suffit de faire un pas, pour fouler un tombeau
Tel un carré de lys flétri par le troupeau
Il suffit d’ouvrir les yeux, pour voir qu’on nous marchande
Jusqu’au geste innocent d’un bras qui nous rassure.
Il suffit d’ouvrir les yeux, pour nous voir quémander
Un regard d’éclaircie à d’aveugles tourmentes.
Il suffit d’ouvrir les yeux pour voir à l’agonie
Tous ceux qui voudraient vivre
L’hiver aux doigts de fange éventre le printemps
Et la Terre, comme un sanglot
Secoue ses habitants.
In Quand la nuit se brise - Anthologie de la Poésie algérienne © Points/Seuil, 2004, Page 212
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Contribution de Hélène Millien
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