Otoño ante el sentido
Amo los dias de
noviembre : vino nuevo y crisantemos.
Días para la fe
perdida, cuando hemos
de estar luchando por lo que queremos
y contra lo que no
queremos.
Desde aquí veo lejanas
sierras de gris o do
menor ; graves besanas,
las cosechas tardías, las tempranas
siembras : árboles, pocos ;
melancolía, mucha ; pero alguna
ironía de locos
pájaros, vaga luna,
frutas maduras que caen, bien una
a una, o que recoge
el hortelano con extraños mimos
y depone en el troje
o solas o en racimos.
Veo también lo pobres que vivimos,
este no ser más que
fracaso y voluntad de ser dichoso.
Ah, pero yo ¿ qué sé ?
El día es tan hermoso,
el aire tan gozoso,
y tengo, todavía, un no sé qué de fe.
L'automne devant le sens
J'aime les jours de
novembre : vin nouveau et chrysanthèmes.
Jours pour la foi
perdue, quand nous devons
lutter pour ce que nous voulons
et contre ce que nous ne
voulons pas.
D'ici je vois de lointaines
montagnes en gris ou en ut
mineur ; lourds labours,
les récoltes tardives, les premières
semailles ; des arbres, très peu ;
de la mélancolie, en abondance ; mais un rien
d'ironie de fous
oiseaux, lune vague,
fruits mûrs qui tombent, comme il faut, l'un
après l'autre, ou que recueille
le paysan avec une étrange douceur
pour les déposer dans le grenier,
tout seuls, ou en grappes.
Je vois aussi notre vie si pauvre
cette façon de n'être
qu'échec et volonté de bonheur.
Ah, mais moi, que sais-je ?
Le jour est si beau,
l'air si soyeux,
et j'ai, encore, un soupçon de foi.
In Serenata y navaja, 1973
Traduction de Anne-Marie Virot
Ce texte est tiré de l'anthologie bilingue La poésie espagnole – Les nouvelles générations, préparée et préfacée par Pedro Provencio et publiée par les Presses universitaires de Lyon.
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Contribution de PPierre Kobel
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