Alliance de mots : Incertitude de la note juste, en titre. Entre le premier nom et l’adjectif final, télescopage sémantique. Alors, rassembler l’ailleurs éparpillé en une pensée parce que le soir, sur le seuil du livre, adresse ses signes noirs. La lutte serait « note juste » de la partition tronquée, vie devenue lisible et claire. Dans le premier quatrain du livre de Brigitte Gyr, « lentement » suggère en « parallèle » une rédemption sans foi, en italique cette strophe, comme exergue ou exégèse du livre. Pour que la nuit ne soit pas l’orchestration sans fin de la douleur.
Quelque chose a failli (« il s’en est fallu de peu »), une corde manque à l’arc, « ton ombre » imperceptible, « où elle riait ». Celui-ci qui n’est plus, thème et destinataire confondus. L’alternance enchaînée de la menace et du rire, du silence et du cri, offre un espace. Nous. Perdu « ce toi et moi primitifs », le poème le cherche pourtant sur un espace incertain (fragile) : « pour que renaisse ton souvenir/du déni de la cendre ».
L’adresse claire et le tutoiement qui rapproche concilient le retrait et la présence, un tourment adouci a fait place à la souffrance. Phénix. Traces lisibles désormais, comme si l’orage avait laissé poindre une fortune de mer, note noire sur l’écume de la page, signe dans la cendre.
Internet
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Brigitte Gyr | dans « l’absolu du manque », un article de Roselyne Fritel dans La Pierre et le Sel
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Brigitte Gyr dans Poezibao
Contribution de Isabelle Lévesque
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