Voici un recueil qui s’ouvre sur une citation d’Alain Borne et qui lui donne son titre. Mots du poète qui établissent le lien avec les peintures de Michel Verdet, l’ami dont les œuvres nourrissent les textes que propose Irène Duboeuf. « Il jette sur la toile la cendre créatrice ignorant que sous le pinceau ardent se détachera la chair à vif du poème. » écrit-elle.
Il suffirait de passer outre
Le ciel et le bruit des nuages
Pour franchir l’outremer et plonger dans l’abysse.
Laisser le blanc muer en concrétion marine
Relief incandescent emprisonnant nos yeux
Dans le silence des abîmes.
Alors le ciel et l’eau
S’uniraient dans un regard
Peut-être
In Cendre lissée de vent, © Unicité, 2017, p.14
Connivence ancienne du regard des mots et de l’écriture picturale. La poésie et la peinture ont établi depuis toujours une alliance substantielle où les gens de l’art se reconnaissent, cheminent de concert pour ne pas se perdre et ne rien oublier.
Le regard. Et ce vent qui soufflait sur la cendre. Tout était là. Dans les pudiques couleurs du silence ouvertes sur le vertige de l’inconnu.
Je recueillais les mots éphémères qui un à un germaient sur des terres improbables peuplées d’invisibles présences et qui se déposaient au gré des feuilles blanches où le vent les faisait tournoyer.
Au frôlement de l’ombre, ils devenaient oiseaux de cendre, renaissant des brasiers de l’oubli d’où s’échappaient, brillantes dans le noir, les fulgurantes étoiles du souvenir.
In Cendre lissée de vent, © Unicité, 2017, p.59
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Contribution de PPierre Kobel
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