Le soir, en des moments verticaux,
la voix de ma mère mêlée à celle de mes sœurs
tisse une parole de laine,
ce charme qui retient sur le fil la sultane
lumière de choir à jamais dans l’abîme.
Elles sont altières soudain les filles. Elles
ne cèdent pas à la gravité.
Elles s’en voudraient de devenir viriles.
Le crépuscule est le refuge de la fin du monde,
mais elles font semblant de n’en rien savoir
« Car l’ombre a toujours un après-midi à brouter »,
qu’elles se disent tout bas. Elles ont résolu
de faire reluire les lampes, ces gardiennes du soir.
Quelques éclats de rire leur donnent raison.
In Babel, Babylone, © Obsidiane, 2010
Internet
- Dans La Pierre et le Sel : Nimrod, un retour au pays natal, une contribution de Jacques Décréau
- Nimrod (écrivain) — Wikipédia
- Nimrod, l’inconsolable exilé – JeuneAfrique.com
Contribution de PPierre Kobel
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