Le ciel est bleu c’est bien beau mais est-ce
que ça suffit que nous faut-il donc que
nous manque-t-il encore quand tout est là
sous nos yeux
In L’air libre, © Le dé bleu, 2002, p.11
Albane Gellé a découvert que les mots servent à se poser des questions, à en poser aux autres. Rien d’étourdissant à cette quête qui aide à construire l’existence, juste un chemin de respiration, parfois une perte de souffle, l’air libre de la vie qu’est la parole indomptable, inassouvie, le glissement de la poésie qui interroge, mais « un poème quelquefois/ça ne s’écrit pas ».
les ficelles emmêlées avec des nœuds dans la tête ça ne la gêne pas l’écriture c’est pas qu’elle démêle elle démêle rien elle dit rien elle se laisse faire je me débrouille avec elle il y a pourtant de l’air autour mais chaque fois que je me mets à écrire c’est comme si j’en avais manqué pendant des siècles je respire j’écris comme si je me remettais à marcher après un accident une maladie ça peut arriver plusieurs fois par jour un accident une maladie c’est pas rien mais c’est pas exceptionnel je n’écris rien d’exceptionnel les choses viennent et des mots se collent dessus dedans je m’en occupe je les accompagne un bout le désordre ne devient pas de l’ordre je ne range pas vraiment dans la langue j’essaie de trouver juste assez de lumière pour y voir clair quand ça arrive personne n’est là pour m’entendre de toute façon je ne dis rien
In L’air libre, © Le dé bleu, 2002, p.28
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le petit cheval blanc dans ma tête il n’est pas seulement dans ma tête il est blanc il est dehors je vais avec lui voir les oiseaux les rivières tout ce qui est grand et vert il m’emmène toute entière il porte mes doutes mes humeurs alors galoper disperse abandonne allège
In L’air libre, © Le dé bleu, 2002, p.37
Bibliographie partielle
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L’air libre, © Le dé bleu, 2002
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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