Alors que nous allons de nouveau devoir rester enfermés durant quatre semaines au minimum, chaque jour un texte pour dire la liberté des mots et la foi en l’avenir.
Marie Uguay
Hier il pleuvait de grandes eaux laborieuses
et sur les parcs ensevelis d’autres eaux encore
nous rappellent le printemps
nous étions ensemble dans nos aspirations contraires
dans des appartements grevés de souffles doux
hier c’était toi et la ville articulée de chaînes bleues
et demain toi encore aux confessions des lieux et de l’instant
Le goût d’aimer m’en revient au palais
avec des capitulations de plaisir
des balancements de jours contraints
que de glissements en sourires
hier pour une seule conversation reposée
et maintenant encore la même fièvre saisonnière
les mêmes eaux tranquilles au dedans des mêmes lèvres
Tu es là tu dessines ma patience
tu es à l’exacte sévérité de nos souffles
voilà de grandes eaux heureuses
dissidentes par toute la terre
des pluies explorant nos couchers
des fontaines cachées extraites de nos corps
simplement voilà des tendresses résidentielles
In Poèmes, © Boréal, 2005
Internet
-
La Pierre et le Sel : Marie Uguay, l’outre-vie
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires