Un jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel.
la pluie
me relie à la terre
et me relie au ciel
rire dans l’immensité du ciel
et relâcher le corps
pieds mouillés
le bonheur
de traverser les flaques
dans les champs qui s’égouttent
le blé sent déjà le pain blanc
le foin sèche et fait craquer le ciel
embrasser ces effluves qui fusionnent et m’étreignent
étreindre pour être plus encore
en ces lieux qui affleurent
au creux de ma mémoire
je pose mes paupières
sur les veines striées du bois
je pose mon temps dans un regard cillé
l’herbe humide
au bord des chemins clairs
suggère la saison prochaine
mes mots posent peu à peu
le détachement
quand ce tout
morcelé
aura enfin été
In Mon jardin botanique © Encres vives, 2018
Contribution de PPierre Kobel
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