La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Tu es cette mère que j’ai perdue
Mais comment croire
que la mort
avait pu t’emporter
Dressée dans mon regard
ou rôdant dans ma tête
tu ne me quittais plus
Pourtant tu étais l’absente
Une absence si présente
que forcément
un jour ou l’autre
tu allais apparaître
Alors je t’ai attendue
Tu me parlais à voix basse
et le temps ne pesait pas
Je t’ai attendue
mais tu n’as pas paru
Alors je t’ai cherchée
Cette inconnue qui marchait
devant moi dans la rue
je la suivais
certain qu’elle était toi
Mais c’était chaque fois
la déception de découvrir
que jamais son visage
n’était le tien
In L’opulence de la nuit, © P.O.L., 2006
Bibliographie partielle
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Pour plus de lumière, © Poésie/Gallimard, 2020
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Jean-Pierre Siméon, Charles Juliet la conquête dans l’obscur, © Jean-Michel Place, 2003
Internet
Contribution de PPierre Kobel
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