La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Soleil dérisoire
Soleil jaune au poing
Elle s’appelle Liberté
On l’a placée sur la plus haute montagne
Qui regarde la ville
Et les pigeons gris l’ont souillée
Jour après jour
Changée en pierre
Les plis de son manteau sont immobiles
Et ses yeux sont aveugles
Sur sa tête superbe une couronne d’épines et de fiente
Elle règne sur un peuple de tournesols amers
Agités par le vent des terrains vagues
Tandis qu’au loin la ville fumante
Se retourne sur son aire
Et rajuste les chaînes aux chevilles des esclaves.
In Le jour n’a d’égal que la nuit, © Boréal
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Contribution de PPierre Kobel
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