La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Quiconque en discerne la beauté d’une vue ferme et rassise,
il ne la voit pas, non plus que la splendeur d’un éclair.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente et la colonne vertébrale qu’elle est pour aller au-delà du discours quotidien, du réel. Pour se laisser ravir et ravager.
Oiseaux
Comme canard dresse ses plumes de noces
Comme casoar court en Nouvelle-Guinée
Comme le cardinal en rouge vif se vêt
Je m’apprêterai d’amour et je ferai la cour
Comme le tisserand dans le champ de maïs
Comme le toulite de son chant insolite
Comme le bec-rose au bord du sentier
Je chanterai l’amour je sifflerai autour
Autour du jardin de blancs goyaviers
Parmi l’odeur douce du beau jasmin du soir
Parmi les belles de Nuit odorantes
Parmi les pluies-d’or ondulantes jaunes
Je mériterai l’amour je serai plain d’atours
Parmi les pots de fleurs étalés comme bijoux
Parmi les poinsettias les seringas les dahlias
Parmi les capillaires les songes les fleurs
Je résonnerai d’amour je resplendirai d’amour
Si tu me dis je t’aime reste mon amour
In Le Chaînon poétique n° 51 – Avril 2004
Internet
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Contribution de PPierre Kobel
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