La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
visage accueillant
Dans une douce chaleur, sous un soleil
voilé, s’étire le temps par les feuillages
tendres du mois de mai. Je me plais
à chanter chaque instant magnifique
de la métamorphose. Le devenir
jamais ne revient sur lui-même.
L’analogie des saisons nous rassure
de ses accents familiers, que nous jouissons
de reconnaître.
L’inconnu
s’y réverbère et prend dans la ressemblance
un visage accueillant. Alors complice de l’habitude,
il ne nous effraie pas. Rien ne se rompt,
rien ne se brise. Tout se modifie très lentement,
avec la souplesse d’un dénouement.
In Aux courbes du langage, © Encres vives
Internet
Contribution de PPierre Kobel
Commentaires