La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Si le monde
Était un raisin transparent,
Qui survivrait ?
De l’autre côté de la mer
Les arbres se remplissent
D’oiseaux incorruptibles
L’aile d’un ange
À ma fenêtre obscure
Neige
Mon cœur prend garde !
Cette année quel regard
Sur l’églantine
Dans le fond de la cour
Un tilleul oublié
Parfume les abeilles
L’âme hors les blés cette perdrix
Cette pierre
Qui retombe
Ah ! laisse-moi disparaître
Dans le cours vaste et vert
De tes veines
La paix
Tu la tiens dans tes mains
Comme un melon d’eau
L’heure qui monte vers midi
Laisse tomber son ombre
Dans la nuit
Dans le jardin désert
Un pavot glorieux
Danse pour toi seule
L’été chaque fois plus royal
Chaque fois plus mortel
L’abeille toujours plus transparente
Dans un village de cigales
Un mort repose
Qui eût avec moi partagé la danse
Les chemins avaient dit
Séparons-nous ici
Où le jour a des pieds de cristal
Dans une tombe si je l’ouvrais
Je trouverais
Le bleu du ciel
L’oiseau touché à mort
D’un coup de son aile blessée
A dépassé le jour
Et maintenant qui peut le retenir
Exultante blancheur
de s’en aller au cœur de l’ineffable
J’ai rejoint les oiseaux sauvages
Oh ! ne me cherchez plus
Qu’ailleurs
Viens nuit ô flamboyante
Emporte-moi quand le vent passe
À la lisière du jour
Dans l’empyrée des oiseaux
Seule me guide
La géographie des étoiles
In Feu les oiseaux, © Payot, 1975
Internet
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Wikipédia | Anne Perrier
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La Pierre et le Sel | Anne Perrier dans la royauté fragile de vivre, une contribution de Roselyne Fritel
Contribution de PPierre Kobel
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