La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Zhai Yongming
Deux heures du mat’
Le soir se plaque contre le somnifère blanc
pénètre mon corps loyal
Si j’étais miroir je réfléchirais
des scènes invisibles le jour
du gris des silhouettes qui toujours m’affolent
des choses qu’on ne veut pas déplacer, là, sous les yeux
hier quelle durée ? La durée d’avant-hier
a semé dans ma nuit des pensées effroyables
les défunts enthousiastes regagnent le cauchemar
venus de l’illimité voir la respiration de cette vie
mais moi sanglotant je veux retourner au jour
mes pas chancelants me précèdent aux confins de la vie et de la mort
À deux heures du mat’ les ailes noires du sommeil
attisent la brume blanche partent plus loin
À deux heures du mat’ par la faute de qui
je ne peux trouver le cœur du rêve
In Henri Deluy, Noir sur Blanc une anthologie, © fourbis, Biennale Internationale des Poètes en Val-de-Marne, 1998
Traduction de Chantal Andro
Internet
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Le blog de l'Espace des femmes | Zhai Yongming
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Wikipédia (en anglais) | Zhai Yongming
Contribution de PPierre Kobel
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