La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
Écorce fendillée du corps,
sur la conscience
qui n’en finit pas
de se cacher sous les leurres.
Rempart d’oubli,
derrière la meurtrière.
Vie du corps précaire,
cette minute infinie,
et sa petite musique d’arrière-cour,
alignant ses dissonances familières
sur le tempo
d’un métronome apprivoisé.
Et la course en boucle, dans ses artères,
de l’homme qui court et court et court
sans savoir,
aveugle et sourd
aux grands cris de la terre,
comme le poisson frénétique
qui tourne en rond et contemple
l’infini,
derrière la transparence opaque,
comme le poisson-lune
dont la pensée en boucle
suit dans ses méandres
une éternelle ronde,
comme le poisson sans pilote
à l’horizon borné
de vide et de lumière.
In Rêvant la lumière, © Encres vives, 2005
Internet
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La Pierre et le Sel | Pour saluer Jean Gédéon et contributions suivantes
Contribution de PPierre Kobel
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