La poésie « est au-dessus des règles et de la raison.
Elle ne pratique point notre jugement ; elle ravit et ravage. » Montaigne
Chaque jour un texte pour dire la poésie, voyager dans les mots, écrire les espaces, dire cette « parole urgente », cette parole lente, sa liberté dissidente. Pour se laisser ravir et ravager.
La lettre
On ne guette pas les lettres
Ainsi — mais la lettre.
Un lambeau de chiffon
Autour d’un ruban
De colle. Dedans — un mot.
Et le bonheur – C’est tout.
On ne guette pas le bonheur
Ainsi — mais la fin :
Un salut militaire
Et le plomb dans le sein –
Trois balles. Les yeux sont rouges.
Que cela. — C’est tout.
Pour le bonheur — je suis vieille !
Le vent a chassé les couleurs !
Plus que le carré de la cour
Et le noir des fusils.
(Que le carré de l’enveloppe :
Encre et attraits !)
Pour le sommeil de mort
Personne n’est trop vieux.
Que le carré de l’enveloppe.
In Le ciel brûle, © Cahier des brisants, 1987 – Traductions de Pierre Léon et Ève Malleret
Internet
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Wikipédia | Marina Tsétaïéva
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La Pierre et le Sel | Marina Tsvétaïéva, une contribution de Hélène Millien
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La Pierre et le Sel | Marina Tsvétaïéva, l’oiseau-Phénix, une contribution de Jacques Décréau
Contribution de PPierre Kobel
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